Poros Pénia

aussi éprouver le plaisir de la conquête ; c’est se réjouir de tout obstacle vaincu ; avoir le plaisir de se découvrir plus ingénieux et capable qu’on ne le croyait. C’est ce qu’indique le recours platonicien au mythe d’Eros, fils de Penia, Pauvreté, mais aussi de Poros : Expédient, Ressource. Le désir, dit Platon, est une énergie toujours en quête ; la perfection n’est pas de ce monde, comme on dit, le réel n’est pas l’idéal auquel on aspire ; mais c’est justement parce que l’on y aspire que nous

le vide de la déception et le voile fragile de l'illusion? * * * (Discussion.)S'il est vrai que le désir peut être une formidable incitation à une débauche d'efforts, de recherches pour atteindre son objet (Eros n'est-il pas fils de Pénia, l'indigence mais aussi de Poros, la ressource ?) et si l'imagination colore la réalité, donne du sens à tout ce qui dépasse nos simples besoins, créé un monde symbolique qui donne du sens ou tout simplement un sens à cette vallée de larmes que notre vie traverse

insatisfaction totale. On peut donner le point de vue de Platon dans le but de nuancer cette pensée comme dans Le Banquet dans lequel Socrate raconte le mythe d’Eros, Dieu de l’Amour. Les parents de ce dernier sont particuliers puisqu’ils sont Pénia (qui signifie pauvreté) et Poros (qui signifie richesse). L’Amour peut alors être définit comme la pauvreté et la richesse, le manque et la plénitude. C’est ce qui fait du désir amoureux le plus complexe de tous puisque l’objet du désir étant une personne, pour assouvir

Nous avons vu que Platon faisait de l’inspiration poétique un délire, une ivresse. L’ivresse fait le lien avec le démon de l’inspiration, c’est-à-dire qu’il y a quelque chose de divin dans l’inspiration. De même qu’Eros fils de l’ivrogne Pôros et de la mendiante Pénia doit s’enivrer de la vision de la beauté pour renaître lui qui est toujours mourant, comme penché vers la terre nous dirait Baudelaire, ainsi devons nous enivrer notre âme de beauté poétique. La poésie devient vin de l’âme.

S’il excède ainsi le simple besoin, c’est que le désir procède d’un manque radical. Platon soulignait cette caractéristique, dans Le Banquet, quand il en retrace l’origine à travers le récit mythique de la naissance d’Eros, fils de Pénia (Pauvreté), sa mère, et de Poros (Richesse), son père. Entre dénuement (misère) et plénitude (épanouissement), le désir est recherche, et la philosophie, comme amour de la sagesse, en procède. Toutefois, pour Platon, si le désir est ce manque radical, c’est qu’il

Dissertation de Philosophie : Est-il raisonnable d'aimer ?Tout semble opposer l’amour à la raison : son caractère spontané, irréfléchi, souvent excessif, sans motif universel alors que la raison suppose la réflexion, la justification, la modération et la prudence. Aimer, du grec agape, qui signifie avoir pour quelqu'un, quelque chose de l'affection, de la tendresse, de l'amitié ou de la passion, est un sentiment qui adopte diverses formes. Soit l’opposé de la raison, du latin ratio qui signifie

dieu, mais un daimon, soit un être intermédiaire entre les hommes et les dieux. Deuxièmement, il n'est pas le fils d'Aphrodite, mais de Poros (l'Expédient, celui qui a de la ressource) et de Pénia (la Pénurie, l'Indigente). Cette dernière, lors d'une fête où les dieux célébraient la naissance d'Aphrodite, vint mendier quelque nourriture à la porte. Découvrant Poros, ivre dans un jardin, elle profite de son sommeil pour s'unir sexuellement à lui. Ainsi naquit Éros, qui tient du caractère de ses deux

manque de rien. Pour moi en effet, c'est extraordinaire comme je trouve cela nécessaire; pas toi ? »1717 Eros sera donc présenté ensuite dans le discours de Diotime comme un démon intermédiaire entre les hommes et les dieux, fils de Poros (ressource, richesse) et de Pénia (la pauvreté) 18, il est donc philosophe dans la mesure où il est amour de la sagesse, riche de son ignorance et pauvre de ce savoir qui lui manque et qu'il poursuit. Mais précisément faut-il considérer que la possession du savoir

les appétits et Éros. Les appétits (épitumia en grec) qui pourraient se contenter d’être des désirs naturels deviendraient souvent des désirs vains à cause de cet Éros.  Éros dans la mythologie grecque est un Demi-Dieu fils de Ressource (Poros) et de Pauvreté (Pénia). Il se retrouve dans la misère des pulsions animales au service de la matière alors qu’il est de nature divine. De ce point de vue, les désirs vains peuvent traduire l’œuvre d’Éros qui veut arracher l’homme à la seule animalité. Dans Le

n’a pas, ce qu’il n’est pas lui-même, ce dont il manque, tel est le genre de choses vers quoi vont son désir et son amour. Platon, Le Banquet, trad. Luc Brisson modifiée, 200a-200e La figure d’Eros : DIOTIME : Puis donc qu’il est le fils de Poros et de Pénia, Eros se trouve dans la condition que voici. D’abord, il est toujours pauvre, et il s’en faut de beaucoup qu’il soit délicat et beau, comme le croient la plupart des gens. Au contraire, il est rude, malpropre, va-nu-pieds et il n’a pas de gîte