Donjuanisme

(ISBN 3-86057-535-X) Jean-Paul Bertaud, Choderlos de Laclos l’auteur des Liaisons dangereuses, Paris, Fayard, 2003, 570 p. (ISBN 2-213-61642-6) Frédérick Tristan, Don Juan le révolté, 2009, Paris, L'Archipel, coll. Écritures, essai sur le donjuanisme luciférien (du Ténorio à Nietzsche en passant par Choderlos et son Valmont (ISBN 9-782909-240862) Anne Brüske, Das weibliche Subjekt in der Krise: Anthropologische Semantik in Laclos's Liaisons dangereuses (Studia Romanica 159; Heidelberg:

évoquant toujours le rejet de la thèse adverse « l’amour que j’ai pour une belle n’engage pas mon âme », « je ne puis refuser mon coeur ». Une nouvelle maxime se détache « tout le plaisir de l’amour est dans le changement »=cette phrase définit le donjuanisme, qui fait de la multiplication des conquêtes la condition de l’amour. Ces 2 maximes ressemblent à des alexandrins si on ne compte pas les e muets [vers blancs]. 3. l25 à 50 : il expose sa stratégie, qui fait de la conquête amoureuse une entreprise

dans les bras de son épouse au retour de son expédition (scène 4, acte III). En outre, jamais Racine n’en fait un personnage ridicule: il conserve toujours sa qualité de héros, envers qui les dieux eux-mêmes, comme Neptune, ont des dettes. Le donjuanisme de Thésée ne serait encore qu’une « faiblesse » toute relative si le personnage ne manquait pas de lucidité. Or Thésée est aveugle et crédule. Lui, capable de revenir des Enfers et d’exploits héroïques sans pareil, il se révèle piètre souverain

méchant homme » qui revendique sa liberté fièrement et fait de l'amour un art de vivre. Ainsi on ne peut s'empêcher d'admirer cet homme révolté, cet esprit brillant alors que son attitude est immorale au plus haut point. C'est ici que se définit le donjuanisme, qui fait d'un personnage un mythe, car il s'offre tjs comme sujet de débat, un débat qui évolue selon le siècle qui l'accueille et qui assoit ainsi une longévité entre fascination et dégoût. -Dans Lettre Portugaise, une religieuse cède aussi a

dérisoire de la vie mais à choisit de l’éviter en mourant. Il abdique face à l’absurde. Au contraire, le condamné à mort a fait le choix de se révolter. Il a décidé de vivre sa vie pleinement et avec passion, il a trouvé un but à sa vie (par exemple le donjuanisme) et a décidé d’être honnête envers lui-même (dans le cas de Meursault). Il n’est pas dupe comme tout le monde qui fait comme si Dieu existait, comme si la vie avait un sens,… (« que m’importaient son Dieu, les vies qu’on choisit, les destins qu’on

carrière discursive de ce grand personnage de théâtre pour confirmer l'oscillation réflexive qui sert à Molière de pierre de touche dans son examen des valeurs en usage. La plupart des commentateurs ont signalé l'artifice du plaidoyer en faveur du donjuanisme de la scène 2 de l'acte II. Le pastiche du conquérant est très réussi mais le discours semble se détacher de celui qui le tient. Les images s'enchaînent irrésistiblement et Dom Juan tient là son épideixis, son exhibition rhétorique. La correspondance

qu'il en soit, cette indifférenciation du sexe opposé pour Dom Juan participe bien d'un projet général de transgression dans lequel la femme n'est tentante que parce qu'elle est entourée de bastions : à preuve la quasi disparition aujourd'hui du donjuanisme, qui n'a pas survécu à la libéralisation des mœurs, encore moins à l'émancipation féminine. Mais, même située dans les époques où elle garde un sens, la figure de Don Juan pose quelques problèmes quant à l'authenticité de la liberté qu'elle prétend

le rejet de la thèse adverse « l’amour que j’ai pour une belle n’engage pas mon âme » l.15, « je ne puis refuser mon cœur »l.19. Une nouvelle maxime se détache « tout le plaisir de l’amour est dans le changement » l.22, cette phrase définit le donjuanisme, qui fait de la multiplication des conquêtes la condition de l’amour. 3. l.23 à 35 : exposition de la stratégie Pour Don Juan la conquête amoureuse est une entreprise aussi exaltante que la conquête guerrière. Retour au « on » et aux généralités

l’espace et au temps. Pour durer, l’amour doit donc, pour lui, reposer sur l’inconstance, qui par l’attrait de la nouveauté maintient le désir en alerte : « tout le plaisir de l’amour est dans le changement » (l .144). Cette phrase définit le donjuanisme, qui fait de la multiplication des conquêtes la condition de l’amour. Don Juan est le contraire de Tristan pour qui Yseult est le seul et unique amour de sa vie. A l’éternité de la passion amoureuse, Don Juan oppose la succession fiévreuse des instants

échapper à l’espace et au temps. Pour dure, l’amour doit donc, pour lui, reposer sur l’inconstance, qui par attrait de la nouveauté maintient le désir en alerte : « tout le plaisir de l’amour est dans le changement ». Cette phrase définit le donjuanisme, qui fait de la multiplication des conquêtes la condition de l’amour. Don Juan est le contraire de Tristan pour qui Yseult est le seul et unique amour de sa vie. A l’éternité de la passion amoureuse, Don Juan oppose la succession fiévreuse des instants