Bakhtine

Mais ces oeuvres sont autant de réponses à une question qui subsiste pendant ces deux siècles : comment retrouver une totalité épique adéquate au monde moderne né de la Révolution ? Les cycles romanesques réactivent la « racine épique » du roman (Bakhtine). Cette visée épique, et ses transformations, sont un aspect de ce que serait une histoire de l'idée de totalité en littérature. ************* Abstract Novel cycles are the works formed by the reunion of several independent stories

le personnage est-il un « effet » (cf. l'essai de Vincent Jouve), une « fonction » ou une « structure » (Propp, Greimas, les formalistes et les structuralistes), un système de signes (approche sémiologique, Barthes, Hamon), un discours dialogisé (Bakhtine, à propos de Dostoïevski), une donnée fondamentale de la fiction entendue comme activité centrale, dans une anthropologie renouvelée par les sciences cognitives (Schaeffer)… ? Pour ma part, je chercherai la réponse ailleurs que dans ces références

utilisation du langage. Les pleureuses donnent du corps à la plainte individuelle qu’elle socialise, tout comme le banquet funèbre, par sa convivialité, triste ou non, rappelle à l’abandonné qu’il n’est pas vraiment seul. L’essentiel du travail de Bakhtine consistait à suivre dans le domaine littéraire les éventuelles résurgences du courant carnavalesque médiéval, bientôt endigué, canalisé, tari. L’association de la mort et du carnaval semble avoir trouvé sa forme écrite la plus fréquente à l’époque

étude de la langue de Rabelais. Deux autres œuvres qui ont été utiles sont Etudes sur Gargantua, Pantagruel, le Tiers Livre d’Abel Lefranc 6 , et L’Œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Age et sous la Renaissance de Mikhaïl Bakhtine 7 . Rabelais et son époque Le Moyen Âge, la Renaissance et l’humanisme Né en 1494, Rabelais a vécu entre deux grandes époques, le Moyen Âge et la Renaissance, c’est pendant la dernière qu’il a été actif. Pierre Brunel définit ainsi le Moyen

stratégies narratives pr mimer le réel (descriptions, détails vrais, décors,...) visée idéol du roman : didactisme => transmettre des connaissances hist, géo, morales ; chanson de geste = célébration de l'ordre féodal et des exploits guerriers. Bakhtine ds Esth du roman montre que son émergence par rapport à la chanson de g manifeste la sortie d'un monde patriarcal et clos, féodal, et l'ouverture à la diversité des langues, des époques, des cult. Le roman se distingue par « son style tridimensionnel

être présent dans la littérature fantastique (Le nez, Gogol - transposé en opéra) Bakhtine évoque le carnavalesque. Le carnaval est le moment où l’on renverse l’ordre des choses. Pendant un laps de temps, on permet ce renversement pour qu’il dure par la suite (en fait). Le réalisme socialiste (Lady Macbeth de Mzensk) L’humanisme rompt avec le Moyen-Age, on redonne sa place au corps. Finalement, Bakhtine fait du grotesque non pas une simple fresque esthétique mais également une culture,

l’unité du roman.> Ainsi le choix d’une technique romanesque règle l’invention de l’histoire en écartant d’autres développements que la fiction contenait virtuellement. 79. Mikhaïl Bakhtine ( Esthétique et théorie du roman , 1975) Pour Bakhtine, on ne dissocie pas la forme du contenu d’un roman : « La forme artistique, c’est la forme d’un contenu, mais entièrement réalisée dans le matériau, et comme soudé à lui ». Dans un roman, plusieurs

était assez courant dans les années 20, sans acquérir les nuances dues aux travaux d’O. Ducrot. Depuis les années 80, le travail de M. Bakhtine a été redécouvert par certains linguistes. Ainsi, en France, O. Ducrot a développé une notion proprement linguistique de la polyphonie dont il se sert pour analyser toute une série de phénomènes linguistiques. Le but de Bakhtine tout comme celui de Ducrot est le même : mettre en doute l’unicité du sujet parlant. L’objectif d’O. Ducrot est de contester et

suscite le rire, la périphrase "fondement qui lui échappait" désignant les excréments est confondu avec l'enfant. Rabelais puise son comique dans la tradition carnavalesque qui se fonde sur une inversion des valeurs, des hiérarchies, ce que Mikaïl Bakhtine appelle « l’inversion du haut vers le bas » (l’œuvre de François Rabelais). Le comique se fonde alors sur la prédilection du thème excrémentiel, obscène et sur le renversement des valeurs : "une orde vieille de la compagnie" devient une "grande médecine

stupéfier K. qui s’écrie « voilà donc […] les livres de loi qu’on étudie ici ! Voilà les gens par qui je dois être jugé ! » Comme nous l’avons tantôt affirmé, le réalisme grotesque se caractérise par le renversement du corps social et selon Mikhail Bakhtine le carnaval se caractérise par des permutations constantes du haut et du bas, de la face et du derrière, par les formes les plus diverses de parodie et travestissements, rabaissements, profanation, couronnement, détrônement bouffons.  L’attitude