Paul Bénichou Corneille

et stylistiques. Béguin a écrit dans la préface de L’âme romantique et le rêve en 1937 a énoncé un certain nombre de théories comme la subjectivité du critique qui doit centrer son analyse sur l’imaginaire poétique. Psychanalyse du feu de Bachelard. Paul Valery et Jean Paulhan, tous deux vont attirer l’attention sur la spécificité de l’écriture. Deuxième moitié du 20°, critique remise en cause. b- Une critique littéraire en crise Malgré la résistance des forces conservatrices, les années 50 marquent

sonnets qui, par protecteurs interposés, implique bientôt jusqu’aux plus grands noms de l’État et de l’aristocratie : d’un côté, Colbert, Condé et La Rochefoucauld 1 prônent la rudesse tragique de l’odieuse criminelle, tandis que de l’autre Thomas Corneille 2, Mme Des Houlières 3 et la duchesse de Bouillon 4 lui reprochent « trop d’amour, trop de fureur et trop d’effronterie » et, prenant le parti de Pradon, favorisent son avatar plus tendre hérité des canons de la pastorale 5. Cette polémique est un

siècle, c’est-à-dire, notamment comme s’inscrivant dans une tradition littéraire et mondaine. Cela pose la question des rapports entre littérature et philosophie morale, caractéristique du 17e siècle français (voir Lafond : « Littérature et morale » ; Bénichou : Morales du Grand siècle) Là est tout l’enjeu d’une littérature qui prend pour objet l’examen de la nature humaine (voir van Delft, Littérature et anthropologie) La réception des Pensées a donc placé « naturellement » cette œuvre dans le champ littéraire

MÉDÉE Tragédie de Thomas Corneille 1693 INTRODUCTION "Un Gascon chez les morts depuis peu descendu Crioit là-bas comme un pendu : Le diable emporte la Médée Et le fat qui l'a composée ! En un mot il crioit si fort Que le grand Corneille et Quinault A grands pas vers lui s'avancent Et curieux lui demandèrent Ce que signifioient ces cris? C'est un chien d'opéra contre lequel je gronde Car il m'a fait sortir du monde. Vous y mourutes de plaisir? Non messieurs de par tous les diables ! Les vers

sur son œuvre à l'instar de Alain Nidersr mais d'explorer les coulisses de son théâtre. Dès lors notre projet s'attachera à nous familiariser avec l'esprit classique avec des ouvrages de références tels que les Morales du grand siècle 3 de Paul Bénichou ou l'Introduction à l'analySe des textes classiques4 de Georges Forestier. Car pour nous, lecteurs du XXI e siècle, l'accessibilité de la langue reste pour le moins relative. Elle s'inscrit dans un contexte socioculturel qui, à bien des égards

écrivains et écrivains mineurs qui constitue ici l’axe de l’Histoire de la littérature française. 2. La littérature, une institution : Définir celle-ci c’est se demander « qu’est-ce que la littérature ? », pour reprendre le titre d’un ouvrage de Jean-Paul Sartre. C’est au XIXème siècle que la littérature se libère des instances politiques, religieuses et morales en affirmant « soudain son indépendance : elle ne reflétera plus les lieux communs de la collectivité, elle s’identifie à l’Esprit, c’est-à-dire

pour un respect envers les critères aristotéliciens de la tragédie (le héros doit commettre une faute), suivant en cela Corneille, qui dans son Discours de la tragédie avait estimé que Rodrigue et Chimène "ne sont malheureux qu'autant qu'ils sont passionnés l'un pour l'autre. Ils tombent dans l'infélicité par cette faiblesse humaine dont nous sommes capables comme eux" (Corneille, Oeuvres complètes, G. Couton éd., vol. III, Pléiade, 1987, p. 146). 9. Virgile, Énéide, livre VII, v. 761-769. 10. Voir

biens, Doutes de John Patrick Shanley), Marion Popenborg (L’Histoire de Ronald, le clown de MacDonald de Rodrigo Garcia), Jérôme Konnen (Les Cahiers de Nijinsky), Thierry Harcourt (Les Trois procès d'Oscar Wilde d’Annie Brierre, Polyeucte de Pierre Corneille), Fabienne Zimmer (Faux semblants, Garçon, un psy), Claudine Pelletier (On ne badine pas avec l'amour, Les Caprices de Marianne, Trois jours de pluie... de Richard Greenberg), Simon Eine (La Guerre de Troie n'aura pas lieu), Gérard Gélas (Les Affaires

26 5- quelles sont les règles, les genres et les principaux auteurs du théâtre classique ? Dans les années qui suivent la querelle du CID, le théâtre est codifié par des théoriciens - s’inspirent des œuvres antiques - trois grands dramaturges : Corneille, Racine, molière (qui plaida l’art d’accommoder les contraintes) - règle des trois unités résumée par la formule de Boileau : qu’en un jour, en un lieu un seul fait accompli/ tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli Il y a également des règles de

(comme dans Gargantua). Monde de la cour, monde de magnificences, alors qu’en réalité Mme de La Fayette va s’attacher à démolir cela, et mettre en scène les mensonges et les faiblesses de ce monde qu’elle semble célébrer. « Démolition du héros» Paul Benichou. (à propos de Molière et Racine) = Pessimisme fondamental, ambition moraliste qui s’inscrit dans cette démolition. Etre moraliste c’est décrire les meurs, en étant pessimiste, en mettant en avant les misères des hommes tels qu’ils sont. « Le