Les Euménides

mettre en péril et, malgré les objurgations dont il est l'objet, il exige de la consulter. Aussi représente-t-il la sagesse et le courage, dans un monde régi par la peur. Plus encore que chez Pélasgos, cet idéal de civisme rayonne dans la fin des Euménides où il est solennellement exprimé par la bouche même d'Athéna. Là encore, Eschyle aurait pu écrire une pièce de circonstance, puisqu'il s'agit, à propos du jugement d'Oreste, d'évoquer la création du tribunal de l'Aréopage ; or la pièce fut représentée

et finalement se résigne et quitte le scène : c’est en quelque sorte la prévision de sa mort. L’oiseau présent dès la scène 7 de l’acte II est aussi un annonciateur de la destinée tragique à laquelle ne pourront pas échapper ces personnages. Les Euménides, elles, ces petites filles qui grandissent à une vitesse phénoménale représentent le temps qui s’accélère, une fin proche.

CM 4 d’art antique Bibliographie Eschyle (vers 525-456 av JC) : les suppliantes, les perses, les sept contre Thèbes, Prométhée enchaîné, Agamemnon, les Choéphores, les Euménides Sophocle (496-405 av JC) : Antigone, Ajax, Oedipe roi, les Trachimienne Euripide (480-406 av JC) : le cyclope, Alceste, Médée, les Héraclides, Hippolyte, Andromaque, Ecube La sculpture grecque : Philippe Bruneau, Marco Torelli et Xavier Barial Histoire d’un art, la sculpture : le prestige de l’antiquité au XVII eme

Terreur, la Famine, mauvaise conseillère, la honteuse Indigence, la Fatigue, l’Épuisement, la Mort ont élu domicile. Là aussi, on peut voir le Sommeil, frère de la Mort, les Joies coupables et en face d'elles la Guerre meurtrière, les cages de fer des Euménides et l'aveugle Discorde dont la chevelure de serpents est enlacée de bandelettes ensanglantées. Au milieu du vestibule s'élève un orme touffu, de grandeur immense, où demeurent les Songes chimériques : on les voit qui adhèrent sous toutes les feuilles

bandelettes pour gagner le sanctuaire de l'ombilic du monde." "captives, là, comme des Gorgones, et leurs cheveux tressés qui grouillent des serpents - je ne peux plus rester -[...] je le vois bien, ce sont les chiennes de ma mère." Les Euménides On trouve dans les Euménides la vieille représentation du crime comme souillure, soit comme faute religieuse : "Je vois près de l'ombilic un homme souillé de sacrilège assis en suppliant, qui serre dans ses mains dégouttantes de sang une épée fraîchement tirée

nous questionnerons enfin sur le rempart que la loi positive semble offrir contre la tentation despotique. Nous prendrons pour ce faire appui sur les Pensées et les Trois Discours sur la condition des grands de Pascal, sur Les Choéphores et Les Euménides d’Eschyle, ainsi que sur Les Raisins de la colère de Steinbeck. I/La tyrannie est le règne de la violence illégitime : A)Le pouvoir de la pure force : Dans son acception la plus immédiate la tyrannie renvoie à une pratique pervertie du

revient et, avec la complicité de sa sœur Électre et l'appui de son ami Pylade, venge son père en tuant Égisthe et Clytemnestre, sa propre mère, puis s'enfuit, aussitôt poursuivi par les Érinyes, divinités de la vengeance. La troisième partie, Les Euménides, met en scène dans le temple d'Apollon, à Delphes, puis dans celui d'Athéna, sur l'Acropole, le jugement d'Oreste qui est finalement acquitté. Un tel résumé pourrait se lire dans un journal de programme de télévision à propos d'une "série B"

permet de mieux comprendre la pièce. Ainsi, dans l’Electre de Jean Giraudoux l'évolution des Euménides est très visible. Les actrices de la mise en scène de Claudia Morin qui agissent aux débuts de la scène comme des enfants finissent (elles chantent, dansent, crient…) par avoir un comportement d'adulte. Les tenues et les coiffures aident également à la compréhension de cette croissance rapide des Euménides. La représentation a donc des avantages certains, mais ne serait-il pas intéressant de voir

l’"Histoire". 3. Un accomplissement du fatum : Oreste ne peut échapper à la fatalité du mythe, comme Égisthe et Clytemnestre. Étymologie : fatum= ce qui a été dit ; mythe= parole. La voix du mendiant est donc celle du destin, encore plus que celle des Euménides. Ce récit de meurtres horribles faits par le mendiant inspire la pitié pour Clytemnestre alors que la mort d’Égisthe est tragique. Le mendiant apparaît comme le Coryphée (il récite) et comme un voyant : il est doué de prescience.

la foi, c’est-à-dire ce que Dieu donne librement à l’homme et lui fait ressentir. Le polythéisme ancien pouvait en ce sens opposer différents sens de la justice que des dieux différents portaient. Eschyle en témoigne, qui met en scène dans les Euménides l’opposition des anciennes divinités, les Érinyes, pour qui le crime contre son sang est le plus grave, aux nouvelles divinités que représente Apollon, pour qui la personne tuée importe en premier lieu. Pour les premières, Oreste mérite le châtiment