Le sens de la justice
Pour Pascal, la justice est avant tout un sentiment lié au sentiment de Dieu en le monde. Il critique la possibilité qu'il existe une justice universelle, au contraire, celle-ci est relative : « Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà » résume-t-il. Néanmoins, Pascal ne dit pas que la justice essentielle est inutile ; il existe un devoir d'obéissance à la loi, reposant sur le sentiment du juste : « il est juste que ce qui est juste soit suivi », ce qu'il nomme la « justice par établissement ». La justice, c’est le respect de l’ordre. L’ordre, c’est ce qui est institué. Pascal insiste sur l’impossibilité dans laquelle sont les hommes de connaître la « vraie justice ». Il admet qu’elle peut être donnée par la foi, c’est-à-dire ce que Dieu donne librement à l’homme et lui fait ressentir.
Le polythéisme ancien pouvait en ce sens opposer différents sens de la justice que des dieux différents portaient. Eschyle en témoigne, qui met en scène dans les Euménides l’opposition des anciennes divinités, les Érinyes, pour qui le crime contre son sang est le plus grave, aux nouvelles divinités que représente Apollon, pour qui la personne tuée importe en premier lieu. Pour les premières, Oreste mérite le châtiment suprême. Pour les secondes, s’il n’avait pas tué sa mère il aurait été un criminel. Chez Eschyle, le sens de la justice revient « à rendre la pareille », c’est-à-dire la loi du talion.
Steinbeck nous montre des lois qui font l’ordre dans ces communautés éphémères qui se forment lors de la grande migration