La Culpabilité Et La Défense De Phèdre

d'auditoires ? Quand Platon rêve, dans le Phèdre, d'une rhétorique qui, elle, serait digne du philosophe, ce qu'il préconise, c'est une technique qui pourrait convaincre les dieux eux-mêmes (3). En changeant d'auditoire l'argumentation change d'aspect, et si le but qu'elle vise est toujours d'agir efficacement sur les esprits, pour juger de sa valeur on ne peut pas ne pas tenir compte de la qualité des esprits qu'elle parvient à convaincre. » (3) PLATON, Phèdre, 273 e. P 10 : « Ceci justifie l'importance

à celle de l'alcool. La fin de la mère annonce la déchéance de Marc qui réussit cependant, dans un ultime assaut, à se libérer de son emprise, qui prenait un caractère incestueux : aux rappels d'Oreste, d'Hamlet et d'Athalie s'ajoute donc celui de Phèdre. Le pathétique dérive du fait que, conscient de cette pourriture, le jeune homme veut en préserver la jeune fille riche qu'il aime. Cela implique une véritable auto-mutilation et, pour trouver le courage d'y parvenir, Marc s'exalte en s'analysant

des passions Faire l’apologie des passions, c’est se situer d’emblée au cœur du champ éthique, de celui des valeurs morales et d’un discours normatif (c’est-à-dire qui s’articule autour des notions de bien et de mal). Mais, paradoxalement, la défense des passions s’inscrit souvent en faux contre les conceptions morales courantes, et notamment contre celles des moralistes ; d’où les reproches d’immoralité, ou, pire encore, d’amoralité, adressés aux avocats des passions. En réalité, leur position

à celle de l'alcool. La fin de la mère annonce la déchéance de Marc qui réussit cependant, dans un ultime assaut, à se libérer de son emprise, qui prenait un caractère incestueux : aux rappels d'Oreste, d'Hamlet et d'Athalie s'ajoute donc celui de Phèdre. Le pathétique dérive du fait que, conscient de cette pourriture, le jeune homme veut en préserver la jeune fille riche qu'il aime. Cela implique une véritable auto-mutilation et, pour trouver le courage d'y parvenir, Marc s'exalte en s'analysant

virile et amitié qui transcende les barrières de race. Idée extrêmement importante, puisqu’elle va introduire une dimension extrêmement présente dans l’oeuvre de Hugo qui est dans la fraternité, cet engagement dont Hugo ne se séparera jamais : la défense des droits de l’homme. Hugo nous parle aujourd’hui. Des textes qu’il compose au début de sa jeune carrière sont toujours lisibles aujourd’hui. Ses textes ont parfois beaucoup vieilli par rapport à leur forme, rhétorique tonitruante, mais les grands

hiérarchisée constitue déjà le signe le plus clair d’une esthétique classique, et il n’en ira pas différemment dans les tragédies raciniennes – le classicisme, contrairement à une idée reçue, ne dédaigne pas du tout les états paroxystiques : voir Phèdre et Bajazet. Peut-être la note différentielle, baroque si l’on veut, réside-t-elle ici dans la dominante élégiaque des stances, et il est permis de se demander si les spectateurs de l’époque n’étaient pas plus sensibles à la coloration sentimentale

souffrance lorsqu’il s’inscrit tout d’abord dans le cadre de la passion. La passion qui est l’exacerbation des désirs vient latin patior qui veut dire souffrance. Un passionné souffre parce qu’il a du mal à se débarrasser de l’objet de sa passion, telle Phèdre qui voyant dans sa passion une persécution céleste, s’écrie : «  C’est Vénus tout entière à sa proie attachée !». Un passionné souffre aussi parce qu’il a du mal à posséder tout le temps, l’objet de sa passion, à fusionner avec lui, d’où le conflit

est ton corpus retenu et je te dirai ce que tu veux chercher... Je ne m'attarderai guère sur le parallèle qui a sans doute en Plutarque son ancêtre et en August-Wilhelm Schlegel son précurseur, du point de vue comparatiste. Sa comparaison entre la Phèdre d'Euripide et celle de Racine (1807) reprise dans son Cours de Littérature dramatique (Paris, 1814), inspirée peut-être par les talents dramatiques de Madame de Staël dans le rôle de la fille de Minos et de Pasiphaë sur son théâtre de Coppet, peut

les préparer réellement au malheur. Ce n'est pas peu de chose. Le malheur durcit et désespère parce qu'il imprime jusqu'au fond de l'âme, comme avec un fer rouge, ce mépris, ce dégoût et même cette répulsion de soi-même, cette sensation de culpabilité et de souillure, que le crime devrait logiquement produire et ne produit pas. Le mal habite dans l'âme du criminel sans y être senti. Il est senti dans l'âme de l'innocent malheureux. Tout se passe comme si l'état de l'âme qui par essence convient

préparer réellement au malheur. Ce n'est pas peu de chose. Le malheur durcit et désespère parce qu'il imprime jusqu'au fond de l'âme, comme avec un fer rouge, ce mépris, ce dégoût et même cette répulsion de soi-même, cette sensation de culpabilité et de souillure, que le crime devrait logiquement produire et ne produit pas. Le mal habite dans l'âme du criminel sans y être senti. Il est senti dans l'âme de l'innocent malheureux. Tout se passe comme si l'état de l'âme qui par essence convient