Sonorité Hélène

traduction française par Patrice Pavis, p.72. 103 Ibid., p. 74. 101 100 70 C’est l’endroit de passage du théâtre à autre chose, l’endroit où le théâtre sort du théâtre ; c’est un endroit très libre où tout peut arriver104 ». Kerstin Hausbet et Hélène Kuntz définissent le monologue par rapport à sa place dans le drame : « Le drame se constitue autour d’un conflit intersubjectif (Szondi), dans une forme dialoguée qui marginalise le monologue, parole étrangement solitaire. Dans la dramaturgie classique

– la focalisation ; – le cadre spatiotemporel ; – les figures de style (métaphore, antithèse, chiasme etc.) ; – la syntaxe (construction des phrases) et la ponctuation ; 40 CNED SECONDE – FRANÇAIS SÉQUENCE 1 – le rythme et les sonorités ; – les registres. La construction d’un plan ordonné autour de la problématique Lorsque toutes les informations ont été réunies, vient le moment de les organiser pour répondre à la question posée. La lecture analytique comporte : – une

groupe classe. Mémoriser et dire de mémoire des textes Les programmes 2008 insistent sur la récitation et la mémorisation de textes. La mémorisation est en effet un vecteur privilégié pour la maîtrise de la langue : formes syntaxiques, lexique, sonorités, polysémie… Le travail en poésie par exemple permet de dépasser le fonctionnement strictement utilitaire de la langue et d’approcher, d’apprécier les possibilités infinies de jeux avec la langue. Apprendre par cœur, c’est mettre en œuvre des opérations

groupe classe. Mémoriser et dire de mémoire des textes Les programmes 2008 insistent sur la récitation et la mémorisation de textes. La mémorisation est en effet un vecteur privilégié pour la maîtrise de la langue : formes syntaxiques, lexique, sonorités, polysémie… Le travail en poésie par exemple permet de dépasser le fonctionnement strictement utilitaire de la langue et d’approcher, d’apprécier les possibilités infinies de jeux avec la langue. Apprendre par cœur, c’est mettre en œuvre des opérations

l’anachronisme (il concerne un détail) et la transposition (il concerne le récit entier). Deux brefs exemples à titre d’illustration. Le musicien Offenbach compose sous le Second Empire des opérettes qui parodient tant la geste troyenne (La Belle Hélène) que le mythe d’Orphée (Orphée aux enfers). Dans cette pièce, Orphée n’a pas de lyre : il est violoniste, directeur de l’orphéon de Thèbes (procédé d’anachronisme) et compositeur calamiteux, qui ne cesse de casser les oreilles d’Eurydice (procédé

article. Le lien écriture-sonorité s’affirme ainsi, tant au stade de l’acte d’écriture qu’au moment de l’acte de lecture, par transfert dans l’espace de la page de l’univers sonore rétablit à chaque fois. En citant Walter Ong, Oralità e scrittura. Le tecnologie della parola, Roberto Favaro, dans l’introduction à son livre L’ascolto del romanzo 23, souligne – certes à propos de Thomas Mann mas la proposition est extensive – que « l’écriture implique la réduction de la sonorité à l’espace ». Dans l’espace

héros, ponctuent leurs états d’âme et leur donnent des sujets de conversation. Jacques songe même a créer une espèce de poux géants... Raymond Queneau déploya toute une panoplie de mots valises, de fantaisies orthographiques, de jeux sur les sonorités («On n’a pas idée de risquer ses sous sur un chevable qu’on accable d’un vocable sembable ») ou sur les constructions des phrases. Il mêla une syntaxe classique au langage parlé. Il donna libre cours à une fantaisie débridée : «À quinze ans, il imposait

le halètement du rythme dans les vers 27 à 29 : 3/5 ; 2/4/2 ; 3/5, le constat final plus calme (4/4) mais plus désespéré, le chaos du système de rimes, d’abord plates, puis embrassées, puis plates mais répétées trois fois, tandis que la dernière sonorité répond en différé à celle du vers 26. 4) Evidemment non, le poète est bien trop agité pour cela. Il n’est pas toujours possible d’exprimer par une production artistique la violence de ses sentiments au moment d’une rupture ou d’un deuil ; seul le

Les poèmes dédiés par Hugo à sa fille chérie Léopoldine en sont un exemple émouvant. Au 20ème siècle, la poésie d’origine avant-gardiste a retrouvé le ton élégiaque quand des poètes (des hommes) ont perdu une femme aimée : Pierre Jean Jouve avec Hélène (1936) de Matière céleste (1937), Henri Michaux avec Nous deux encore (1948), Jacques Roubaud avec Quelque chose noir (1986), Bernard Dufour avec Le Temps passe quand même (1997), Jean-Pierre Verheggen avec Gisella (2004), André Velter avec ses Poèmes

Marcel Proust rongé par la maladie était saisi de plus en plus souvent du désir de retrouver le passé, Tonio Kröger, ce « bourgeois égaré » aspire de plus en plus à l’innocence et à la pureté, au « vert paradis des amours enfantines. »41 Déjà une sonorité comme « Ingeborg » suffit à faire jaillir le souvenir ; il sent comme déjà Proust le sentait dans le nom de « Guermantès » dans cet « accord de harpe de la plus poétique pureté » ( Erz. 306) « l’entité originale tressaillir et reprendre sa forme