Lévi Strauss Le Regard éloigné

pourrait néanmoins multiplier les contre-exemples. La sexualité n’est pas toujours génitale (les Baruya pratiquent beaucoup la fellation). L’existence de la prostitution n’implique pas nécessairement la position du pseudo-Démosthène – il suffit de regarder dans notre propre société. La séparation en classes d’âge non plus. Les Trobriandais en sont un bon exemple, d’autant plus qu’ils ne croient pas au rôle du père dans la conception ; tout juste aide-t-il à ouvrir la voie. Encore qu’il y ait d’autres

la bonne et qu'elle a été correctement formulée ? Pour poser les bonnes questions, disons les questions pertinentes par rapport au sujet ou problème énoncé, il importe de savoir problématiser : c'est un art. Selon le philosophe et ethnologue C. LÉVI-STRAUSS (1964) "le savant n'est pas l'homme qui donne les vraies réponses, c'est celui qui pose les vraies questions". Il faut notamment être capable de faire ressortir d'un sujet, d'un énoncé, d'une requête, d'un besoin, d'un propos, d'un discours ou

parfois un objet ou une substance qui n'a pas été transformé, mélangé ou altéré par un artifice quelconque. Par extension, il désigne aussi un comportement spontané (comme dans l'expression "ayons l'air naturel"). Mais le sens le plus courant est très éloigné du sens étymologique, car le plus souvent la nature désigne un ensemble de phénomènes et de situations qui peuvent être fortement évolutifs mais dont la transformation n'est pas essentiellement le fait de l'homme. Au sens commun la Nature regroupe :

contre-culture Le travail immense fourni par l’anthropologie structurale a permis de comprendre à quel point le concept de culture, comme synonyme de civilisation, est marqué par la diversité. Il n’y a pas une culture humaine, explique Lévi-Strauss, mais des cultures humaines. Il y a autant de visages de l’humain qu’il peut y avoir de cultures, sous la forme de leurs langues, de leurs traditions, de leurs mœurs. Le XVIII ème siècle, fier de sa techno-science, avait cru pouvoir revendiquer

se montre au sein de la gravure de Dürer (1514) sous la forme du visage sombre de Melancolia portant un regard profondément pensif. Un regard pensif est regard penché, oblique et méditatif ; un regard sans objet précis ; un regard triste, noir, mélancolique profondément indifférent aux objets qui ont pourtant et auparavant suscité son attention, son étonnement et sa perspicacité. Le regard de Melancolia enveloppe l’ensemble du visible et donne au spectateur un spectacle panoramique qui tout embrasse

Vincent Jouve) 54 Lecture dernière période (LDP) (presse écrite) 54 Lecture d’un numéro moyen (LNM) (presse écrite) 55 Lecture régulière confirmée (LRC) (presse écrite) 55 Légitimation Voir aussi « Violence symbolique » 55 Légitimisme 55 Lévi-Strauss Claude 55 Licence (sociologie des professions) 55 Lien social 56 Linton (Ralph) 56 Lisant Voir « Lectant » 56 Liu (Michel) (sociologie des organisations) 56 LNM Voir « Lecture d’un numéro moyen (LNM) » 57 Locus of control 57 Loi 57 Loi

frontalement l'idée selon laquelle le progrès de toutes les disciplines marcherait "d'un même pas". En effet, certaines cultures, qui pourraient paraître plus "primitives" que la civilisation occidentale sous certains aspects, manifestent, à y mieux regarder, des raffinements inconnus en Europe. Des sociétés qui nous paraissent féroces à certains égards, savent être humaines et bienveillantes quand on les envisage sous un autre aspect. Considérons les Indiens des plaines de l’Amérique du Nord qui sont

populaire " - ait perdu de son actualité : le rôle de l'instruction publique reste plus que jamais de " former des citoyens difficiles à gouverner ", à manipuler ou embrigader. Mais entre Condorcet et nous, il y a eu Durkheim, Marcel Mauss et Claude Lévi-Strauss : l'évolution des savoirs a élargi et complexifié nos outils intellectuels. Parler de fait religieux consiste à envisager autre chose qu'une histoire des opinions, autre chose que le développement des techniques du bien-être personnel, et même

famille à cette époque. Un foyer qui connait le chômage mais ne se trouve plus dans la même misère que celle vécue dans l’enfance des parents, sans être jamais très loin de la précarité. Par ailleurs, ils n’ont pas la télévision et comme ils sont éloignés géographiquement des quartiers chics, lui et sa famille n’en ont que des images «rares et fugaces», par l’intermédiaire « d’une belle voiture qui arriv[e], un personnage habillé d’une façon dont nous ne connaiss[ons] aucun équivalent... », (p 103)

extérieurs, notamment l’Islam et une modernité qui ne montre que son côté destructeur. Une représentation de l’animal qui fascine, et qui s’inscrit dans une culture intégrée à un monde surnaturel L’animal, un être qui n’est pas par nature si éloigné de l’homme La civilisation occidentale a une conception bien ancrée de l’animal, qui, même si on l’apprécie, sera toujours considéré comme un être inférieur dont l’Homme se distingue par la pensée. En effet, tandis que l’Homme raisonne et ressent