Lector In Fabula

est programmée et prévue partiellement par l’auteur. L’horizon d’attente n’est donc pas entièrement lié au lecteur mais provient aussi de l’œuvre. Il y aurait ainsi un « horizon d’attente » de l’auteur chez son lecteur. Eco le montre bien dans Lector in fabula puisque le texte programme un Lecteur Modèle, même s’il reste aussi la subjectivité de chacun qui définit l’horizon d’attente. L’horizon d’attente du lecteur pourrait en fait être reconstitué à partir de trois facteurs que toute œuvre présuppose:

la parole constitue le noyau de notre travail. 18  FICHET, Roland, dans Anne-Marie suivi de Les Ecritures de Philippe Minyana, Edition THEATRE OUVERT, Coll., Tapuscrit 96, Paris, 2000, p. 73. 19 AZAMA, Michel, « De Godot à Zucco, une anthologie », in Théâtre Public, revue trimestrielle publiée par le Théâtre de Gennevilliers, N° 184, 2007, p. 96. 18 pourquoi la parole constitue la matière première de son théâtre. Bref, c’est un auteur qui fait parler le monde sur scène. Ainsi, une approche

tout amis, leur relation était beaucoup plus profonde que celle unissant un maître et un disciple, comme en témoigne notamment le drame que constitue la mort du père de la Bovary pour Maupassant. Mais 22 Nathalie Sarraute. Flaubert le précurseur In. Œuvres complètes, Gallimard, 1996, p.1638. 23 Jean-Paul Sartre, Les mots. Gallimard, 1964. p.135. Une vie de Maupassant ou « l'écriture du vide » Aurore Loison - 2007/2008 32 nous allons y venir. Maurice Nadeau, dans la préface de Pour Gustave

critique moderne. En égard aux écueils du subjectivisme de Sainte-Beuve, de l’historicisme de Lanson et du structuralisme, les théories de la lecture ont mis en avant le rôle essentiel du lecteur. “Lecteur implicite” d’Iser, “Archilecteur” ou “Lector in fabula” d’Umberto Eco, le lecteur est placé au centre de la communication différée qu’est la littérature. Cependant certains critiques ont souligné la fragilité de la représentation hypostasiée du lecteur. Dans un colloque sur “les problèmes actuels

ADAM, Jean-Michel.- Le Texte narratif : traité d'analyse textuelle des récits.- Paris : Nathan, 1985 BAKHTINE, Mikhail.- Esthétique et théorie du roman / traduit du russe par Daria Olivier.- Paris : Gallimard, 1987. BARTHES R., La mort de l'auteur in Le bruissement de la langue, Paris, Seuil, 1984 BARTHES R., Le Plaisir du texte, Paris, Seuil, coll. « Points » n°135, 1973 BARTHES R., S/Z, Paris, Paris, Seuil, coll. « Points » n°70, 1970 Benoist Luc  Signes, symboles et mythes  ed. PUF Que sais-je

textualisation, le sujet de l’énonciation est repérable par les opérations énonciatives qu’il met en scène, telles que le débrayage et l’embrayage, la focalisation, le point de vue et la perspective. envisagé comme « construction » (1965 : 53). 16 Lector in fabula met notamment en avant le rôle d’un lecteur coopérant. 20 La problématique de l’énonciation a connu à son tour de nouveaux développements, grâce notamment à la sémiotique tensive, où l’embrayage et le débrayage sont considérés comme deux opérations

implicitement scellé entre auteur et lecteur La recherche d’un modèle rhétoriq de la lecture càd de la façon dont un texte construit et ordonne la réceptivité du lecteur = autre pôle de la critiq de la réception, cf travaux d’Umberto Eco (Lector in Fabula) et Michel Charles : « il s’agit d’examiner comment un texte expose voire « théorise » explicitement ou non, la lecture ou les lectures que nous en faisons ou que nous pouvons en faire » (Rhétorique de la lecture) En procédant par examen détaillé

lectorat vis-à-vis du « poème long ». Cette lassitude fut théorisée par Baudelaire et mène, comme nous venons de le voir, à une véritable esthétique de la concision à partir de la lecture de Poe : « The phrase “a long poem” is simply a contradiction in terms. »[45] Pour ce qui est de l’énonciation à l’œuvre dans le récit poétique, elle passe le plus souvent par le truchement du pronom « je », rapprochant ainsi le genre de la catégorie d’énonciation propre au lyrisme selon K. Hamburger ; le sujet de

conforter conception rousseauiste du Monde = l’homme est un être chassé de son bonheur, expulsé de son innocence ; la société par intermédiaire du contrat social tentera de corriger cette expulsion tragique et autobio Rousseau = en quelque sorte la preuve in vivo de cette conception du monde Sarraute, un autre angle pour même notion de couronnement. Dès 1939 Tropismes : repérer à l’intérieur de l’individu la dualité, brefs petits mouvements infimes et anodins qui font en définitive la vraie vie. Tropisme

84- 85 33 Nathalie Piégay-Gros écrit : « L’intertextualité est donc le mouvement par lequel un texte récrit un autre texte, et l’intertexte l’ensemble des textes qu’une œuvre répercute, qu’il se réfère à lui in absentia (par exemple s’il s’agit d’une allusion) ou l’inscrive in praesentia (c’est le cas de la citation) »1. Julia Kristeva, pour sa part, propose la définition suivante : « L’intertextualité est l’interaction textuelle qui se produit à l’intérieur d’un seul texte »2. Dans un autre