Moi Je Veux Me Facher Et Ne Veux Point Entendre

accumulations, utilisées par Alceste, accentuent la tension présente. A cela s’ajoutent les reprises de termes entre les deux personnages, donnant lieu à un chiasme dans la citation suivante : « Mais on entend les gens au moins sans se fâcher/Moi je veux me fâcher et ne veux point entendre ». Dans le texte de Beckett, une distance est clairement marquée par Estragon qui rejette l’affection de Vladimir. Ce denier adopte une attitude froide et renfermée face à son ami, qui, plus démonstratif, mène la conversation

Philinte. Mais on entend les gens, au moins, sans se fâcher. Alceste. Moi, je veux me fâcher, et ne veux point entendre. Philinte. Dans vos brusques chagrins je ne puis vous comprendre, et quoique amis enfin, je suis tout des premiers... Alceste. Moi, votre ami ? Rayez cela de vos papiers. J' ai fait jusques ici profession de l' être ; mais après ce qu' en vous je viens de voir paroître, je vous déclare net que je ne le suis plus, et ne veux nulle place en des coeurs corrompus. Philinte.

Alceste et Philinte sont deux amis. « Et, quoique amis, je suis tout des premiers » « Moi, votre ami ? ...J'ai fait jusques ici profession de l'être » - Informe le spectateur sur le contexte de la scène (une dispute vient d'éclater entre eux). « Je veux me fâcher » « Je vous déclare tout net que je ne le suis plus (votre ami) » « Vous devriez mourir de pure honte »... - L'un des personnages demande des explications car il ne comprend pas la cause de la colère de son ami : son ami lui explique en racontant

grâce à la présence de deux point d’interrogations à la suite. Au vers deux, Alceste répond froidement à Philinte, pour lui montrer qu'il ne veut parler de lui et de ce qu'il ressent avec les mots « Laissez moi ». Ici nous avons donc le rejet d'Alceste par rapport à l'intérêt de Philinte. Au vers trois, Nous observons que Philinte essaye d'insister afin d'obtenir plus d’informations puisqu'il dit « dites moi, quelle bizarreries... » les points de suspensions montre que Alceste

Jean-Baptiste Poquelin qui a composé de nombreuses comédies comme L'avare, Le Bourgeois gentilhomme, Les Fourberies de Scapin, Le Malade imaginaire. « Moi, je veux me fâcher et ne veux point entendre » dit Alceste dans Le Misanthrope de Molière, représenté en 1666. Il semble ainsi affirmer qu'on peut se fâcher sans faire de phrases ni les entendre. Mais n'est-ce pas une vision réductrice de la dimension théâtrale ? Nous verrons dans un premier temps comment on peut donner raison à Alceste et nous envisagerons

Molière, Le Misanthrope Acte premier, scène première 10 PHILINTE, ALCESTE PHILINTE Je suis donc bien coupable, Alceste, à votre compte ? PHILINTE Qu'est-ce donc ? Qu'avez-vous ? ALCESTE Moi, je veux me fâcher, et ne veux point entendre. ALCESTE Allez, vous devriez mourir de pure honte; Une telle action ne saurait s'excuser, Et tout homme d'honneur s'en doit scandaliser. Je vous vois accabler un homme de caresses, Et témoigner pour lui les dernières tendresses; De protestations, d'offres et

PHILINTE Mais on entend les gens, au moins, sans se fâcher. 5 ALCESTE Moi, je veux me fâcher, et ne veux point entendre. PHILINTE Dans vos brusques chagrins je ne puis vous comprendre, Et quoique amis enfin, je suis tout des premiers... 25 20 15 10 ALCESTE Moi, votre ami ? Rayez cela de vos papiers. J'ai fait jusques ici profession de l'être; Mais après ce qu'en vous je viens de voir paraître. Je vous déclare net que je ne le suis plus, Et ne veux nulle place en des cœurs corrompus. PHILINTE Je suis

des faits d’actualité pour des spectateurs contemporains qui fréquentent pour la plupart les lieus utilisés par Molière, comme les salons parisiens. De plus, Alceste critique l’hypocrisie qui règne dans les cours du XIV comme à la ligne 13 : «  Et ne veux nul place en des cours corrompus ». En effet, les nobles fréquentant les cours à cette époque cherchent les faveurs des plus riches et des plus puissants. Pour cela de nombreuses flatteries sont prononcés entre les courtisans, cela est d’autant plus

fille. Enfin, la scène d’exposition présente les différents personnages de la pièce. Dans Le Misanthrope, le dialogue entre Philinte et Alceste met en lumière la misanthropie du personnage principal, Alceste : « Moi, je veux me fâcher, et ne veux point entendre ». Son portrait psychique est dressé dès les premières lignes. Dans Le Malade imaginaire, le monologue d’Argan met en avant son caractère hypocondriaque. Argan est centré sur sa propre souffrance qui devient un véritable marché financier :

Madame, écoutez-moi. SILVIA Vous m’ennuyez. TRIVELIN Ne faut-il pas être raisonnable ? SILVIA, impatiente. Non, il ne faut point l’être, et je ne le serai point. TRIVELIN Cependant… SILVIA, avec colère. Cependant, je ne veux point avoir de raison ; et quand vous recommenceriez cinquante fois votre cependant, je n’en veux point avoir : que ferez-vous là ? TRIVELIN Vous avez soupé hier si légèrement, que vous serez malade si vous ne prenez rien ce matin. SILVIA