Protection sociale
Même si elle n'a pas fondamentalement remis en cause l'architecture générale du modèle mis en place en 1945, l'évolution, depuis une vingtaine d'années, du système français de Sécurité sociale n'en apparaît pas moins tout à fait considérable. En effet, cette évolution se trouve marquée par deux grandes tendances qui, sans être totalement nouvelles, se sont considérablement amplifiées depuis le début des années quatre-vingt : la tendance à une fiscalisation de plus en plus accentuée dudit système et la tendance à une certaine étatisation ou, à défaut, à une certaine « re-centralisation ». Par ailleurs, cette évolution est à la fois le produit et la source d'un certain nombre d'interrogations et de questionnements dont deux au moins ont progressivement émergé sur la scène politico-sociale: d'une part, la question de savoir si, et dans quelle mesure, il conviendrait d'établir une distinction plus poussée entre logique d'assurance et logique de solidarité; d'autre part, la question de savoir si, et dans quelle mesure, il conviendrait de procéder à un recentrage de la protection sociale sur les plus démunis en mettant résolument en oeuvre une politique active de « ciblage ». Constat important car c'est probablement autour de ces tendances et questionnements que semble devoir se jouer, aujourd'hui, l'avenir même du système global de protection