Phedre i, 3, v269-306
Exemple de partie rédigée
Dans cette tirade, où Phèdre fait l’aveu de son amour pour Hippolyte, la passion est présentée sous deux aspects = titre du I. Elle apparaît d’abord comme un sentiment très brutal = titre du 1) ; elle est ensuite décrite comme une force négative = titre du 2). C’est la brutalité qui, dans un premier temps, caractérise l’amour que ressent Phèdre pour son beau-fils = idée principale. D’une part, ce sentiment est né d’un coup = idée dérivée n°1; l’indice temporel « à peine » signale qu’il a surpris Phèdre à un moment où elle ne s’y attendait pas, puisqu’elle venait d’épouser Thésée. La passion fait irruption dans sa vie dès qu’elle rencontre Hippolyte : l’enchaînement rapide des réactions de Phèdre, qui « rougi[t] » puis « pâli[t] », traduit la simultanéité entre le premier regard jeté sur le jeune homme et la naissance du sentiment amoureux ; cette idée est confirmée par une accumulation des verbes au passé simple : en effet, « montra », « vis », « s’éleva », « sentis » et « reconnus » indiquent, eux aussi, que la « vue » d’Hippolyte a coïncidé avec le début de la passion. Le lien entre le sens visuel et l’amour semble d’ailleurs évident : en effet, lorsque Phèdre « rev[oit] » son beau-fils à Trézène, sa passion, apaisée par l’éloignement, ressurgit « aussitôt » ; une fois encore, l’indice temporel montre qu’il s’agit de deux faits simultanés. La brutalité du coup de foudre vécu par Phèdre se manifeste d’autre part par des réactions physiques violentes = idée dérivée n°2. Quand elle dit : « mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler », la répétition des tournures négatives, scandée par la césure, insiste sur la paralysie dont elle est brusquement victime. Immédiatement après, son corps passe d’une sensation extrême à une autre ; les verbes « transir » et « brûler », de sens opposé, indiquent en effet qu’elle réagit violemment au choc qu’elle vient de subir. En plus d’être brutale, la