LA : Phèdre, Racine - Acte 1, Scène 3 Premier aveu de PhèdreIntroduction Auteur du théâtre classique, Racine, après s'être essayé sans résultat à la poésie, connaît un vif succès avec ses tragédies dont il écrit l'essentiel entre 1670 et 1691, année où il produit la dernière, Athalie , pour Madame de Maintenon et sa fondation de Saint-Cyr. Racine écrit Phèdre , tragédie en …afficher plus de contenu…

Cependant, Racine triomphera en quelques mois de son rival et sa Phèdre passera à la postérité. L'intrigue, inspirée des Anciens tels Euripide ou Sénèque en est simple : Phèdre, épouse de Thésée, est amoureuse d'Hippolyte, fils de Thésée, fruit d'un précédent mariage avec une amazone : Antiope. Déchirée entre sa passion et le remord, la culpabilité qu'elle en éprouve, Phèdre se meurt. Dans la scène 3 de l'acte I, pressée par Oenone sa nourrice fidèle et dévouée, elle lui avoue son amour pour Hippolyte. I. L'expression de l'horreur et de l'indicible : un insupportable aveu L'aveu de la passion est retardé le plus longtemps possible. Le nom d'Hippolyte, en …afficher plus de contenu…

Un tableau riche et complexe de la passion amoureuse La passion amoureuse, dans cet extrait, se manifeste d'abord de manière physique pour être ensuite présentée comme une torture morale. a. Les symptômes principaux du coup de foudre1. Le visage comme signal de la naissance de l'amour La rencontre produit un sentiment foudroyant : "je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue" (vers 273) : - Les propositions brèves, juxtaposées (cf. les virgules), rendent l'impression de suffocation et la violence du sentiment ressenti par Phèdre ; - L'assonance en (i) aux syllabes accentuées du vers ("vis", "rougis", "pâlis") de même que le quasi oxymore "rougis"/"pâlis" suggèrent la douleur de la passion qui a des effets contradictoires. --> C'est le visage qui signale en premier la naissance de l'amour, car il est la partie du corps la plus exposée aux regards de l'autre. 2. L'embrasement de tout le corps Après le visage, le reste du corps souffre intensément "je sentis tout mon corps et