Linguistique- évolution de la langue des jeunes
En France il y a des zones ( ZUS ) dans lesquelles les problèmes semblent s’accumuler : problèmes d’habitat, de coexistence, de scolarisation, d’accès au travail. Certaines de ces cités apparaissent comme des espaces de relégation. La cité est perçue comme un espace de réclusion.
De nombreux jeunes de ces cités se sentent exclus de la société. Ces jeunes, pour la plupart issus de l’immigration et qui sont les troisièmes petits enfants de la colonisation, se voient de plus en plus enfermés entre les murs de leur cité sans véritable espoir de faire partie intégrante un jour de la société française. Ils ont le sentiment d’un enfermement, sans barreaux certes, mais réel : un sentiment de déphasage et d’exclusion.
Dans ces milieux qui du fait de la durée de la crise, se paupérisent de plus en plus, émergent des valeurs et des comportements culturels différents. Le quartier des jeunes banlieusards représente le seul espace possédé et maîtrisé par eux. Ils s’inventent leur propre identité, une identité largement influencée par la culture noire américaine, le hip-hop et caractérisée par diverses formes d’expression : musicale avec le rap ; graphique avec le tag ; vestimentaire avec le tee-shirt, le jogging, les baskets et la casquette mise à l’envers ; et orale avec un langage qui leur est propre, appelé langue des cités.
On parle volontiers aujourd’hui de langue des cités et de langue des jeunes en créant la confusion entre ces notions et en mettant dans le même sac tous les jeunes, quels que soient leurs parcours sociaux et culturels. Pourtant, nombre d’entre eux répugnent à parler la langue des cités et ne la comprennent même pas. De plus, tous les jeunes ne sont pas des jeunes de banlieues, encore moins des sauvageons ou des petits caïds de bandes de cités.
Carte indiquant la répartition des zones urbaines sensibles.
Le