Le langage
Notions de philosophie, Kembouchner (dir.),
INTRODUCTION
Montaigne : le langage ne compte pas, mais il n'est rien qui compte davantage Essais I XXVI, Pléiade p205 => deux architectes présentent leurs projets aux Athéniens, l'un prononce un discours brillant, l'autre dit simplement "Ce qu'il a dit, je le ferai." Lequel choisir? Le discours du premier pourrait n'être que cosmétique, pure apparence; celui du second, sait que l'important est dans ce qu'on dit, non dans ce qu'on fait. Montaigne: “Je veux que les choses surmontent, qu'elles remplissent de (telle) façon l'imagination de celui qui écoute, qu'il n'ait aucune souvenance des mots.”, le langage remplit sa fonction quand il se fait oublier, selon Montaigne. Toutefois, le langage est important : “(...) nous ne sommes hommes, et ne nouss tenons les une aux autres que par la parole.” + “je suis tout au dehors, et en évidence”, on n'est jamais que ce qu'on est dans le rapport avec autrui. DANS CE RAPPORT, le langage a la puissance de constituer ou de détruire, il prend ici la première place (!= dans le rapport aux choses): c'est toujours à autrui que nous en parlons quel que soit ce dont nous parlons. Le langage est partagé entre ces deux rapports (aux choses, ET aux objets). Pôles structurels de toute étude du langage : moi, le monde, les autres. Pas d'acte de langage sans double polarisation sur l'objet du discours ET sur l'interlocuteur. Exemple des architectes, le langage sert aussi à capter la faveur des Athéniens (et pas seulement à décrire)=> difficulté du langage: composer la double polarite objective et la polarite intersubjective dans l'analyse d'une production linguistique concrete. C'est une chose de constater qu'on ne parle pas de la meme maniere d'une meme chose a deux interlocuteurs differents, une autre que d'appliquer cette observation dans l'edification d'une science du langage. Comment combiner les acquis de la linguistique, de la logique et de la rhetorique