le compte rendu commenté
Nous avons réussi à surprendre la défense du real ; jouant dans le meilleur style de Reims nos avants faillirent démanteler complètement la défense espagnole. Si le portier Alonso « un chat » n’avait pas réussi quelques interventions sensationnelles, alors que tout le stade le croyait battu, nous pouvions mener 3 -0 ! J’en profitai personnellement pour me « donner à fond » au cours de cette première période, car ma cheville endormie par les soins ne me faisait pas encore souffrir … Oui ! Nous avons mené un moment 2 -0 à l’immense satisfaction de toute la foule parisienne étonné mais ravie de voir son équipe préférée mettre en péril le prestigieux Real.
Les 40 000 spectateurs d’Auteuil*, cependant, semblaient hésiter encore à croire en une victoire française, car malgré le score de 2 -0, les attaquants ibériques, Di Stefano évidemment et Gento, dont la rapidité est prodigieuse, se montraient eux aussi très dangereux. Et, alors que le ciel de Paris commençait à s’assombrir, on sentait que le drame était dans l’air électrisé du stade. On n’en resterait pas là …
Rassuré par l’autorité de son portier, le champion d’Espagne entreprit de remonter son handicap sous l’action de Di Stefano. Alors que les projecteurs venaient de s’allumer, Rial, l’inter gauche madrilène, lui aussi argentin, plaçait un tir qui battait notre gardien de but Jacquet 2 -0 et peu après Di Stefano, à son tour ponctuait victorieusement une contre attaque en expédiant le ballon dans les filets : 2 partout, le repos survint dans un climat de « corrida ».
Tout était à refaire ! Mes camarades et moi avons accusé le coup. J’avais eu la sensation que la chance était passée pour nous lorsque, à 2 – 0, Alonso, sur un de mes tirs violent et placé dans le coin, avait détourné in extremis le ballon hors de sa cage au prix d’une détente formidable. Les équipiers de Munoz que j’admirais étaient, certes, de taille en cette soirée de juin, à