Intérim : la guerre des parts de marché fait rage
L’intérim prépare sa nouvelle saison. Si les années récentes sont marquées par la croissance, pour demain l’inconnue est grande. Quel impact auront les 35 heures ? Que changeront les technologies internet ou les centres d’appels à venir ?
La corrélation entre l’appel à l’intérim et la croissance de la production industrielle se confirme, et joue à la fois à la hausse et à la baisse. Actuellement, l’intérim est en hausse, mais les années de crise ne sont pas loin : 1991-1993 ont été marquées au noir. Soumise aux aléas économiques et aux strictes réglementations du marché du travail, la profession se demande maintenant comment elle va “digérer” la loi sur les 35 heures. “Ça peut coûter cher à l’ensemble de la profession”, juge Pierre Adida, dg de Randstad en France. “La période de mise en place des 35 heures devrait être favorable au travail temporaire, rétorque Frédérique Gautier, responsable du développement de Plus Intérim, spécialiste des métiers tertiaires. Le syndicat patronal négocie actuellement un accord de branche. Seuls trois acteurs peuvent arguer d’un réseau national : Adecco et Manpower alignent chacun 800 agences, VediorBis 632. À noter l’arrivée en France du n°3 mondial, l’Américain Oslten, généraliste, via le rachat de Sogica en 1997. Derrière viennent les généralistes poids moyen, comme Randstad, Kelly, ou les spécialistes tels Plus Intérim qui se développe sur le tertiaire. Enfin, un peu moins de 800 entreprises de travail temporaire traitent le marché local. Tous mettent en avant la proximité, vis-à-vis des clients mais surtout des intérimaires. La proximité se veut géographique, via les agences implantées sur les bassins d’emploi, les gares, etc. Mais internet, qui supprime les localisations, commence à bouleverser ce lien très personnalisé. “Internet, c’est déjà 10 % de nos recrutements en six mois. Pour autant, nous ne ferons jamais de recrutement à distance”, remarque Frédérique