Fiche le misanthrope
Grande comédie (de mœurs) a visée morale. XVII.
RESUME : Le Misanthrope, ou l’Atrabilaire amoureux fut joué en 1666. Les cinq actes de cette comédie en vers mettent en scène Alceste, le personnage titre, qui déclare dès la première scène : « Je hais tous les hommes. » C’est essentiellement une comédie de mœurs et de caractère ; l’action en est fort mince. Le pauvre Alceste, l’ennemi du genre humain, lui qui ne peut souffrir l’hypocrisie universelle qui fait la société, est tombé amoureux de Célimène, une coquette qui est tout au contraire l’amie des salons, des médisances spirituelles et de la société. Au premier acte, il attend Célimène. Aux deux actes qui suivent, il ne peut lui parler, car elle fait salon. À l’acte IV enfin, il éclate contre elle, contre son goût pour les mondanités et lui déclare son amour. À l’acte V, elle se retrouve seule, abandonnée par ses anciens amis, victimes eux aussi de cette méchante langue. Cependant, elle hésite à suivre Alceste, qui lui demande de quitter le monde. C’est alors lui qui s’en va.
ANALYSE : La structure de la pièce fait apparaître trois groupes de personnages. D’une part, ceux qui, avec Célimène, les marquis et Oronte, donnent dans le jeu social du beau langage, du bel esprit, et surtout de l’affectation ; de l’autre, ceux qui condamnent absolument le monde, ses licences et ses extravagances, comme Arsinoe et Alceste surtout. Entre les deux, Eliante et Philinte tentent de garder un juste milieu. Comme l’explique celui-ci à Alceste : Il faut, parmi le monde, une vertu traitable ; À force de sagesse, on peut être blâmable ; La parfaite raison fuit toute extrémité, Et veut que l’on soit sage avec sobriété. Malgré tout, le héros ne peut s’accommoder des hommes et de son siècle. Ses excès de vertu et de colère le rendent parfois ridicule, le plus souvent pathétique en sa dignité et, quoi qu’il en soit,