Sujet : En quoi l’évocation d’un monde très éloigné du sien permet-elle de faire réfléchir le lecteur sur la réalité qui l’entoure ?

Nous verrons que l'évocation d'un monde éloigné place le lecteur dans une position forcée de recul : elle lui permet ainsi de se détacher de ses certitudes, de ses habitudes. Cette technique crée un effet quasi "automatique" de miroir, qui amène le lecteur à comparer le monde qu'on lui présente à celui qu'il connaît et, de ce fait, à réfléchir sur sa propre réalité. Nous nous intéresserons aux directions que peuvent alors prendre ces réflexions.

I / L'évocation d'un monde éloigné a pour l'effet implicite d'amener le lecteur à prendre du recul sur son propre monde

1) « très éloigné »--> Dépaysement du lecteur : descriptions de mondes réels, mais spatialement et / ou temporellement éloignés : carnets de voyages ou description de mondes purement imaginaires : ex marivaux
Ce qui fait le vrai éloignement, ce qui crée le plus d'exotisme, c'est en fait la description de mœurs et fonctionnement de la société différents ex : hiérarchie inversée avec esclaves devenus maîtres et maîtres devenus esclaves) =>
=> effet premier = Eveiller curiosité du lecteur, l’intéresser, le distraire, lui permettre d'abandonner un temps son bagage culturel
=> mais autre effet (implicite) : celui d'entrainer la comparaison (ce monde éloigné est-il MIEUX que celui dans lequel je vis ? )

2) La présentation d’un monde éloigné entraîne la comparaison

effet de miroir on ne perçoit (on ne juge) un monde différent du nôtre à l'aune de notre culture, de notre perception du réel (la notion clef ici = relatif) donne le recul nécessaire pour avoir un regard nouveau sur ce que l’on connaît pourtant déjà, pour engager une remise en question.
D’ailleurs, situation inverse (regard neuf sur notre « monde ») aussi imaginée par écrivains : Les Lettres persanes de Montesquieu ou Micromegas de Voltaire : des étrangers qui observent le