Délocalisation
La mobilité du capital et rappelons le l’absence relative de mobilité du travail (en dépit des traités européens) créent une inégalité fondamentale : la compétitivité sociale et fiscale de certaines zones influence les investissements. Cette inégalité existe depuis longtemps à des échelles différentes et le développement industriel de certains départements a longtemps joué sur une politique proche du dumping. Aujourd’hui encore certains Conseils généraux comme celui de Vendée avancent comme argument pour séduire les investisseurs le faible coût et la « docilité » de la main d’œuvre locale.
Une ambiguïté mal assumée
Bien sûr, ces opérations sont menées avant tout dans le but de réduire les coûts salariaux des entreprises du Nord. Mais elles peuvent constituer une chance de développement pour les pays du Sud, longtemps exclus du commerce international. Ainsi le Programme des Nations unies pour le développement a invité dans un rapport sur le développement humain les entreprises du Nord à multiplier les transferts de technologie vers les pays du Sud. Une façon, pour ces entreprises, de servir de levier au développement économique, comme le montre l’exemple du Maroc. Les délocalisations peuvent également être vues comme une alternative à la fuite des cerveaux dont les pays du Sud sont souvent victimes. Un pillage organisé par des entreprises soucieuses de résoudre à court terme leurs problèmes de pénurie de main d’œuvre. D’autres exemples de délocalisation apportent également un éclairage quelque peu différent sur le sujet. La nécessité de conserver une partie des emplois et de se consacrer aux fonctions où l’avantage compétitif français est le plus fort a ainsi conduit certaines entreprises appartenant à des secteurs en crise à entreprendre des délocalisations par le biais de la sous-traitance de la production à