LE MISANTHROPE ACTE IV scène 3

I/LA REACTION D'ACLCESTE:
a)Un amour lucide:
Alceste comprend parfaitement qu'il est manipulé et que Célimène se joue de ses sentiments en lui retournant ses accusations sans y répondre avec une certaine cruauté comme le montrent les vers 1374/1376: "C'est moins que l'on me veut plaindre et c'est moi qu'on querelle", avec en plus un ton grave et douloureux encore, l'amour le rend faible, incapable de rompre. En contradictions avec ses propos valorisants. Il emporte des mots assez durs, vis-à-vis de lui même (vers 1377/1379): "Mon cœur est encore assez lâche", "ingrat objet", qui montre qu'il se pose la question "Comment en suis-je arrivé là?". C'est parce que Célimène sait qu'il l'aime trop pour la quitter qu'elle a pu se tirer de ce mauvais pas avec un mensonge si gros. Alceste retourne la violence contre lui-même (vers 1381/1384)"Perfide! Vous savez vous servir de ma faiblesse extrême", "l'excès prodigieux", "fat au amour", ce qui donne des accents de héros tragique à Alceste et qui révèle la profondeur des sentiments qu'il éprouve malgré lui. Pire encore, partagé entre sa passion et sa clairvoyance, il va jusqu'à supprimer un mensonge susceptible de le rassurer. Lui qui prétend que la sincérité est la valeur suprême (vers 387/390), toute la colère tombe, il y a un ton du supplice et presque de la confidence. Alceste devient alors pitoyable. Suivant la mise en scène, cela peut faire rire les spectateurs, soit leur faire éprouver de la pitié pour le personnage. La tirade de Célimène qui suit ne le dupe pas non plus. On retrouve dans les vers 1415/1416 les deux même composés: "Traitresse vous me trompez sans doute avec des mots si doux", tragique, presque du Racine. Durant tout ce passage, c'est l'expression insistante qui domine. Il crut qu'il pourrait se séparer de Célimène, il se rend alors compte de l'emprise qu'a Célimène sur lui. Avec "amour" (X3) (vers 1384/1422/1432) et encadre même sa dernière réplique avec le champ