Ecriture personnelle type bts sur le détour
Dans la vie quotidienne, le détour a mauvaise presse : on fait tout pour éviter les détours, ces chemins indirects qui nous paraissent coûter plus de temps. Cependant quand on examine la notion de plus près, on s'aperçoit qu'on y recourt plus souvent qu'on ne le pense, dans les relations avec autrui. C'est la diplomatie qui nous enjoint à faire preuve de prudence, de tact, avec ceux qu'on ne veut pas froisser inutilement. On apprend à répondre « oui mais » plutôt que « non ». La relation à autrui impose-t-elle des détours? La réponse paraît tellement évidente qu'il conviendrait plutôt de se demander si l'on peut aujourd'hui agir ou parler sans détour.
Le détour paraît indispensable dans la relation à l'autre, et ce, dans tous les domaines, comme le montrent le corpus, et notre propre expérience. Qu'il s'agisse des relations entre diplomates, politiciens, de rapports sociaux ou professionnels, l'intérêt bien compris des uns et des autres nous amène à recourir à de multiples détours dans le langage ou dans l'action. C'est l'éducation qui nous apprend les codes de la sociabilité, l'obéissance aux règles, la prise en compte de l'autre. Les raisons sont celles énoncées dans le corpus : faciliter les relations, créer les conditions de l'échange, du dialogue, élaborer un idéal de sociabilité tel que celui de l'honnête homme au 17ème siècle. Celui-ci sait faire preuve de mesure et de retenue en société. Il connaît les usages, il a des lumières suffisantes sur tous les sujets pour entretenir une conversation agréable et instructive. Philinte représente cet idéal : il est l'homme même du détour. Gentil, mesuré, il sait contrer l'humeur noire de son ami Alceste sans violence, en lui opposant des arguments sensés, aux tournures impersonnelles, qui contrastent avec l'affirmation réitérée du « je » de son ami : « je veux », « je ne puis souffrir », « je refuse », « je veux », « je veux »... Le misanthrope exprime sans détour son humeur, sa pensée,