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Sur le plan personnel, c'est une période extrêmement difficile pour Dostoïevski. En février 1866, contre l'avis de sa famille, il épouse Anna Grigorievna, une jeune sténographe qu'il avait engagée l'automne précédent. Mais la multiplication de ses crises d'épilepsie poussent ses médecins à lui recommander un séjour à l'étranger. Le couple Dostoïevski part d'abord pour Moscou, puis visite l'Allemagne (Vilna, Kovno, Berlin, Dresde, puis Hombourg, Baden-Baden, Bâle2...
C'est surtout la situation financière qui est insupportable. Endetté jusqu'au cou, l'écrivain emprunte pour rembourser partiellement ses dettes et gagner un peu de temps. Dans ses lettres, il ne parle pratiquement que d'argent. Il commence à jouer à la roulette. À Hombourg d'abord, puis en Suisse, à Saxon-les-Bains. Il y laisse ses derniers sous, allant jusqu'à gager l'alliance de sa femme. Le climat genevois ne lui plaît guère et il envisage de s'installer ailleurs. Ses contacts avec l'émigration russe sont mauvais : à Baden-Baden, il rencontre Ivan Gontcharov et se brouille définitivement avec Ivan Tourgueniev. À Genève, il rencontre Alexandre Herzen, il écoute Bakounine, mais le courant ne passe pas. Il n'y a guère que Garibaldi qui lui laisse une bonne impression.
Le 22 février 1868, sa femme donne naissance à une petite fille, Sonia. Mais l'enfant meurt d'un refroidissement le 12 mai. L'écrivain est très affecté3 Le couple s'installe à Vevey. Pour couronner le tout, Dostoïevski apprend qu'il fait l'objet d'une