Acte ii, scène 5 aveux de phèdre
Se prépare à avouer ses sentiments à Hyppolite, mais parlait au début un peu confuse et ne sait pas comment s’y prendre. Ce n’est qu’au vers 670 : la perspective du départ d'Hippolyte l'amène à se réveiller. Elle passe du vous au tu, cette transition marque le début de ses aveux. Elle qualifie Hippolyte de "cruel" parce qu'elle lui affirme un amour impossible, celui qu'on aime fait souffrir. Le terme "cruel" fait parti du vocabulaire galant. L'exclamation "tu m'as trop entendue !" appartient au vocabulaire de la révélation, entendre est à prendre au sens littéraire, c'est à dire celui de comprendre, vouloir dire. "Je t'en ai dit assez pour te tirer d'erreur" (vers 672) : pour te dire la vérité, il a tous les éléments pour comprendre. Vers 673 : le terme "fureur" désigne sa passion amoureuse, "connais donc Phèdre" = saches qui est Phèdre, elle passe de "J'aime !" à "je t'aime" : c'est un aveu qui lui est comme arraché : vers 694 : "cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire ?"
II. La représentation de la passion
Son aveu est involontaire, c'est une passion qui la domine et qui est plus forte que son amour maternel. Passion vient du latin patium qui signifie souffrir, et cette souffrance est plus forte qu'elle et elle destructrice d'abord pour elle-même. Le terme "fureur" au vers 679 désigne cette passion. Au vers 690 : le verbe languir ("j'ai langui") montre combien elle est déprimée et accablée, "j'ai séché" montre son assèchement, la perte de sa vie et le terme "feux" est l'image du feu qui la brûle, le terme "larmes" opposé à "feux" montre bien que son feu intérieur l'assèche complètement. Son bouleversement intérieur qui est aussi bien physique que moral montre qu'elle est en dépression. Le vocabulaire de la folie au vers 675 montre que la passion l'emporte sur la raison. Vers 678 : "le feu fatal" désigne ici l'amour, le feu de la passion : vocabulaire précieux, galant du 18e siècle. Au vers 699 : le terme "odieux amour"