Note Et Contre Note Ionesco

32Intro.DOCSeizième année, Numéro 32, Automne-Hiver 2020-2021, publiée en hiver 2021 Les images scéniques: porte-paroles des non-dits dans les œuvres dramatiques d’Eugène Ionesco AFKHAMI-NIA Mahdi Maître de Conférences Université de Tabriz E-mail: afkhaminia@yahoo.fr ASSADOLLAHI Allahchokr Professeur Université de Tabriz E-mail: nassadollahi@yahoo.fr SAEI DIBAVAR Sanaz Doctorante Université de Tabriz E-mail: sanaz.saei@outlook.com (Date de réception: 04/10/2020 – date d’approbation:

RHINOCEROS Eugène Ionesco Cette pièce de théâtre, typique du mouvement appelé « Théâtre de l’absurde », a été diffusée en 1959 et 1960 dans différentes langues. Composée de trois actes, elle met en scène la contamination d’une population par une étrange épidémie de « rhinocérite ». Les habitants sont les uns après les autres transformés en rhinocéros… 1) Structure de la pièce Acte I Il est axé sur le début de la contagion à la rhinocérite. Les premières réactions sont la surprise

des dadaïstes et des surréalistes, influencés par les théories existentialistes d’Albert Camus et de Jean-Paul Sartre, les dramaturges de l’absurde voyaient, selon le mot d’Eugène Ionesco, « l’homme comme perdu dans le monde, toutes ses actions devenant insensées, absurdes, inutiles ». Rendu célèbre par Eugène Ionesco (la Cantatrice chauve, 1951 ; Rhinocéros, 1959) et par Samuel Beckett (En attendant Godot, 1952), le théâtre de l’absurde tend à éliminer tout déterminisme logique, à nier le pouvoir

sinistre (cf. didascalie initiale, p. 37). Deux soldats ont été témoins d’apparitions du fantôme du roi Laïus. La dernière les a tellement impressionnés qu’ils ont transmis un rapport à leur hiérarchie, sans passer par leur chef qui, informé, s’emporte contre cette faute de service. Il veut savoir ce qu’ils ont vu exactement. C’est l’occasion pour le spectateur, à travers le long récit du soldat, entrecoupé par les commentaires du chef, d’en apprendre plus sur cet étrange fantôme. Que nous révèlent donc

mari, condamnée à l’exil et dans l’obligation de tuer ses enfants. Cette pièce se déroule sur une journée, qui représente le délais de Médée avant son exil. De plus, elle ne comporte qu’une seule intrigue, la vengeance que la jeune femme met en place contre son ex mari. La règle des trois unités fait de cette pièce une œuvre ancrée dans l’antiquité car le spectateur contemporain serait dans l’incapacité d‘effectuer une vengeance aussi cynique, de prévoir un plan aussi machiavélique en si peu de temps

l’annonce de sa mort imminente, inéluctable, et inacceptable pour lui. Sa santé se dégrade : - il a des douleurs - il tombe à de nombreuses reprises. [A relier à l’idée de « chute » : annonce de la mort] Parallèlement à cette dégradation physique, on note une dégradation progressive du royaume : - la salle du trône est sale et inconfortable - il y fait froid : le chauffage refuse de fonctionner [froid : symbole de la mort] - le soleil se rebelle et ne chauffe plus - les murs du palais se fissurent

salon, celui des Houillé. Deux éléments cependant peuvent attirer notre attention par leur caractère inhabituel au théâtre : « Pas de réalisme, pas d'éléments inutiles. » Comment ces informations vont être interprétées par le metteur en scène ? On note cependant que les didascalies suivantes nous informent sur la présence d'une table basse, couverte de livres d'art et à côté, deux gros bouquets de tulipes dans des pots.   Nous sommes bien à Paris avec la mention du Square de l'Aspirant-Dunant et

L’absurde dans les dialogues de Ionesco l’eau anglaise. Nous avons bien mangé, ce soir. C’est parce que nous habitons dans les environs de Londres et que notre nom est Smith. D’entrée de jeu apparaissent quelques caractéristiques de l’univers diégétique de La cantatrice chauve. La scène se passe dans un décor à la fois banal et même hyperbanal (conformément à la représentation stéréotypée des activités d’après-dîner au sein d’un couple, Monsieur lit le journal pendant que Madame reprise les chaussettes)

 - Bernanos - Brecht - Cadou - Camus - Céline -Cendrars - Chateaubriand - Claudel - Corbière - Cohen - Colette - Corneille - Desnos - Diderot - Du Bellay - Eluard - Fénelon - Flaubert -Fontenelle - Giono - Giraudoux - Hérédia - Hugo - Huysmans - Ionesco - Juliet - La Bruyère - Laclos - La Fayette - La Fontaine -Laforgue - Lamartine - Lesage - Mallarmé - Malraux - Marivaux - Marot - Maupassant - Mauriac - Michaux - Molière - Montesquieu -Musset - Nerval - Pascal - Ponge - Prévert - Prévost - Prou

manifestation de cet entêtement. Contre l'avis du plus grand nombre, Colomb, lui aussi, a su s'entêter dans l'idée jugée folle d'aller chercher les Indes par l'Ouest. "Voyez comme cette folie a pris corps et duré", note André Breton.   En outre la certitude n'est-elle pas une condition essentielle de l'indépendance ? La pièce de Ionesco Rhinocéros en fournit un exemple patent : alors qu'autour de lui, tout le monde cède à la "rhinocérite", Bérenger ose seul affirmer : "Contre tout le monde, je me défendrai