Edit De Fontainebleau

L’Ingénu prit le chemin de Saumur par le coche, parce qu’il n’y avait point alors d’autre commodité. Quand il fut à Saumur, il s’étonna de trouver la ville presque déserte ; et de voir plusieurs familles qui déménageaient. On lui dit que, six ans auparavant, Saumur contenait plus de quinze mille âmes, et qu’à présent il n’y en avait pas six mille. Il ne manqua pas d’en parler à souper dans son hôtellerie. Plusieurs protestants étaient à table : les uns se plaignaient amèrement, d’autres frémissaient

La révocation de l’Edit de Nantes, annoncée au début de l’année 1685, confirmée le 18 octobre par l’Edit de Fontainebleau, est aujourd’hui considérée comme la plus lourde erreur politique de Louis XIV. Ce texte est court et concis. En effet, il ne compte que douze articles et un préambule, alors que l’édit de Nantes, signé le 13 avril 1598 par Henri IV, comportait quatre-vingt douze articles, plus cinquante-six articles secrets et particuliers. Disposant d’un contexte politique et militaire favorable

Séquence 6 : Voltaire, L’Ingénu, chapitre VIII, p.54-55 « L’Ingénu va en cour. Il soupe en chemin avec des Huguenots » (Du début à « les décorations de ses opéras ») Texte : 8 L'Ingénu va en cour. Il soupe en chemin avec des huguenots L'Ingénu prit le chemin de Saumur par le coche, parce qu'il n'y avait point alors d'autre commodité. Quand il fut à Saumur, il s'étonna de trouver la ville presque déserte, et de voir plusieurs familles

avec la mise en place de l'Édit de Nantes. Les guerres de religion trouvent un prolongement aux XVIIe (siège de La Rochelle, révocation de l'Édit de Nantes) et XVIIIe siècles (guerre des Camisards), jusqu'à l’arrêt des persécutions sous Louis XVI (Édit de Versailles en 1787).

Ses fonctions l'inspirèrent et dès 1681 il consigna son expérience pédagogique dans son Traité de l'éducation des filles (qui ne fut publié qu’en 1687). À la fin de 1685, après la révocation de l'Édit de Nantes de 1598, sur la recommandation de Bossuet, Louis XIV lui confia la direction d'une mission. Pendant ces années-là il faisait partie du cercle qui entourait Bossuet, le fougueux porte-parole de l’épiscopat français. En 1688 il fut présenté à Madame de Maintenon, seconde épouse de Louis XIV

L'Ingénu prit le chemin de Saumur par le coche, parce qu'il n'y avait point alors d'autre commodité. Quand il fut à Saumur, il s'étonna de trouver la ville presque déserte, et de voir plusieurs familles qui déménageaient. On lui dit que, six ans auparavant, Saumur contenait plus de quinze mille âmes, et qu'à présent il n'y en avait pas six mille. Il ne manqua pas d'en parler à souper dans son hôtellerie. Plusieurs protestants étaient à table : les uns se plaignaient amèrement, d'autres frémissaient

L'extrait que nous allons aborder est un dialogue argumentatif tiré de² l'apologue de Voltaire. Ce chapitre se situe après que L'Ingénu ait quitté la Bretagne pour pouvoir obtenir la bénédiction du roi d'épouser Mademoiselle de Saint-Yves, qui n'est qu'autre sa marraine. L'Ingénu se trouve dans une hôtellerie (auberge), à Saumur, où il entend des protestants parler. Curieux il va commencer à vouloir savoir ce qu'il se passe et va les questionner. On va montrer comment ce dialogue permet d'aborder

Pour convaincre le lecteur de l’absurdité de la révocation de l’édit de Nantes, Voltaire fait appel à différents types d’argumentation et emploie plusieurs porte-parole : les protestants, le pasteur et l’Ingénu lui-même. Voltaire s’efforce d’abord d’emporter l’adhésion intellectuelle de son lecteur en faisant appel à ses connaissances. Il a d’autant plus besoin de raviver ses souvenirs que l’action se situe sous le règne de Louis XIV et que Voltaire écrit quatre-vingts ans plus tard. Tel un historien

une invasion d'Anglais, il décide de partir pour Versailles afin de demander au roi une récompense pour sa bravoure, et une dispense lui permettant d'épouser celle qu'il aime. En chemin, il rencontre des Huguenots chassés du fait de l'édit de Fontainebleau et décide de prendre leur défense auprès du roi. Cependant, il n'arrive pas à faire entendre sa voix à Versailles, et se fait embastiller à la suite de deux lettres le dénonçant, dont une affirmant son engagement en faveur des Huguenots. En prison

à échelle internationale. La révocation de l’édit de Nantes a au contraire provoqué l’exil des protestants. On a assisté aux dragonnades : le roi a envoyé l’armée dans les familles pour obliger à la conversion, puis pour vérifier le respect de son édit. Dans ce passage, Voltaire critique, il se fait historiographe. Il fait un ancrage dans la réalité historique. Ici, l’ancrage est social et religieux. Il choisit un sujet qui se passe cent ans plus tôt pour pouvoir critiquer l’intolérance à son époque :