D’autre part, la tonalité de cette scène est comique. En effet, un comique de mots présent dans une répétition vient le confirmer : « Monsieur Purgon ! » (l. 76, 79, 82). Le médecin d’Argan se sert de son autorité et menace son patient avec des termes scientifiques liés à des maladies. Le patient hypocondriaque est pris par surprise devant ce langage qu’il ne comprend pas, mais dont il perçoit toute la gravité. Il répète le nom de son médecin espérant que celui-ci l’écoutera. C’est malheureusement peine perdue et Argan semble consterné. Cela est amusant, car le pseudo-malade est effrayé par ces mots savants qui tombent sur lui comme sur un enfant qui se fait gronder par un de ses parents. De surcroît, le jeu de mots suivant : « Un crime de lèse-Faculté qui ne se peut assez punir. » (l. 26, 27) est utilisé par Molière pour faire rire les spectateurs. En effet, l’auteur change l’expression habituelle de « lèse-majesté », associée à une faute très grave, pour celle de « lèse-Faculté » qui selon le médecin est un méfait beaucoup plus grave. Il veut ainsi montrer toute l’importance qu’accorde M. Purgon à sa profession. Il est divertissant de voir que la faute commise par Argan dépasse en gravité celle faite à un souverain et les conséquences sur ce que le clinicien a de plus précieux, sont abominables pour celui-ci. De plus, le comique de gestes est aussi bien illustré dans la didascalie suivante : « (Il déchire violemment la donation.) » (l. 38) Dans ce contrat, le médecin s’engageait à donner un montant d’argent en prévision du mariage de son neveu avec la fille d’Argan. En détruisant ce document, le médecin vient de rompre l’engagement prévu. L’exagération du geste est amusante, mais plus encore les conséquences de celui-ci sur l’avare. Il vient de perdre la possibilité de se faire soigner à domicile mais aussi, celle tout aussi cruelle de perdre un avantage financier qui le comblait. En somme, la tonalité comique de cette scène montre bien comment Molière