Vérité
L'originalité de la philosophie de Descartes se résume dans son idée directrice par la volonté d'étendre à tous les domaines de la connaissance la méthode mathématique de l'évidence.
Cette méthode peut se résumer ainsi : n'accepter comme vrai que ce qui est évident. Il l'écrit à deux reprises ; accepter pour vrai tout ce qui est évident.
Ce premier précepte, appelé aussi règle d'évidence, conduit cependant à se demander : qu'est-ce qui m'assure de l'évidente vérité de telle ou telle idée ?
Il peut y avoir de fausses clartés et l'évidence peut être trompeuse. Cela parce que le jugement ne dépend pas seulement de l'intelligence mais aussi de la volonté... de la volonté libre... d'une pensée ou d'une autre, d'où le doute.
Alors chez Descartes, le doute devient une force méthodique, non sceptique.
Trois domaines surgissent dans son interprétation : la méthode, la religion, la morale.
Lorsque l'idée n'apparaît pas clairement, la méthode aide l'esprit à revenir aux opérations élémentaires, en mettant en évidence un ordre dans celle-ci. C'est ce qui précède toute philosophie. Mais le doute subsiste... Dilemme !
La religion échappe à une méthode, car ses vérités dépassent l'entendement.
Enfin, la morale à pour dessein non le vrai, mais le bien.
Si l'idée n'apparaît toujours pas clairement, il reste l'intuition et le cogito, (je pense).
"Je pense donc j'existe".
(Mais je peux aussi me tromper en pensant, cela ne me fera pas mourir.)
En somme, si l'intuition est d'ordre purement intellectuelle, (analyse, synthèse, dénombrement), la caractéristique du cogito est d'être elle une évidence rationnelle : une sorte d'intuition mélangée à une réflexion, une saisie immédiate