La question peut sembler déroutante au premier abord puisque intuitivement une vérité semble éternelle ou ne pas être une vérité. En effet, peut-on penser une vérité qui ne serait valable que pour un jour voire dix ans et fausse par la suite ? La vérité peut se définir comme la propriété objective de la connaissance. En ce sens, elle doit nécessairement comporter en elle la certitude ; et cela d'autant plus qu'elle est censée produire un énoncé nécessaire sur la monde ou le réel plus largement. Ainsi, l'homme est un animal semble être une vérité qui se comprend en tout temps et en tout lieu. Une vérité serait alors nécessairement éternelle en tant qu'elle est universelle et nécessaire. Pourtant, l'histoire des sciences comme l'héliocentrisme nous montre que ce que nous prenons pour des vérités ne sont toujours que des vérités en sursis. Une vérité, issue d'une théorie, est vraie jusqu'à ce qu'une nouvelle théorie la dépasse ou vienne la remplacer. Dès lors faut-il s'interroger sur la capacité que nous avons, avec la science notamment, à produire des vérités certaines ; au risque sinon de devoir différencier la vérité de la certitude et d'en faire une certitude morale c'est-à-dire un croyance probable fondée sur une conjonction constante. Mais serait-ce humilier la science dans ce cas ? Si nous répondons oui, il faudrait s'interroger sur notre volonté de définir des vérités fixes : ne serait-elle pas de l'ordre du besoin ? Si nous répondons négativement, alors faut-il reconsidérer notre conception de la science et se départir de cette croyance en la fixité de la vérité ; voire même fin à cette hypostase de la vérité.
Dire que le débarquement a eu lieu le 6 juin 1944 ou qu'une bombe atomique a explosé en août 1945 sur la ville d'Hiroshima, voilà autant d'exemples de vérités, qui, compte tenu des éléments que nous possédons sont définitives.L'esprit critique de l'historien n'a aucune raison de les remettre en question.2 - Critique radicale de la vérité et de ses