Tibet
Les karmapas sont les chefs de l'école bouddhiste tibétaine « Karma Kagyu ». Ce courant voit naître la première lignée déclarée de tulkus, réincarnations de Düsum Khyenpa (xiie siècle). Les critères de reconnaissance d'un successeur (essentiellement indications orales ou écrites laissées par le précédent karmapa, mais aussi rêves et intuitions de lamas consacrés et comportement de l’enfant réincarné) peuvent mener à la sélection de plusieurs candidats induisant alors une controverse. Les tulkus détenant traditionnellement un certain pouvoir, des rivalités peuvent exister quand il y a plusieurs candidats. Ainsi, dans la lignée kagyupa, la reconnaissance des 8e, 10e et 12e karmapas donna lieu à des conflits, cependant tous vite résolus.
Pour ce qui est de la reconnaissance des lamas réincarnés, on peut distinguer deux groupes : les Tulkus « auto-reconnus » et les Tulkus « reconnus ». Le karmapa est un précurseur du premier groupe au xiie siècle, puisqu'il fut le premier. Cela fait de lui un Tulku particulier. Par la suite, d'autres Tulkus des deux groupes sont apparus. Les maîtres de chaque lignée ayant toujours le dernier mot quant à la reconnaissance définitive , si celle-ci n'est pas incontestable à la vue du comportement et des différents signes montrés par l'enfant tels que la reconnaissance d'objets, de personnes, de parents, de lieux, de vies passées, d'enseignements philosophiques spontanés, de capacités telles que celle de savoir écrire avant d'avoir appris ou parler différentes langues, etc.
Il n'est cependant pas rare que des lamas de différentes lignées aient des visions, rêves ou documents confidentiels à caractère prophétique et que ceux-ci se rapprochent du groupe de recherche du Tulku allant se réincarner afin de contribuer à la reconnaissance. Mais la reconnaissance officielle est toujours issue de l'ensemble des lamas de la lignée particulière dont le Tulku est issu.
Il existe aujourd’hui un désaccord sur la reconnaissance du