Do you speak la rue ?
Remettons-nous dans le contexte… Le ministre invite de nombreux graffiti-artistes pour peindre pendant trois jours des fresques au Grand palais.
J'ai honte. J'ai honte de faire partie d'un mouvement qui n'hésite pas à vendre son cul au Grand palais pour quelques bombes, à se donner en spectacle pour la bonne société à l'image des cirques de monstre de l'époque, à être fier de participer à la plus grande mascarade hip hop de cette année 2006. Une foire démagogique où on offre à la ménagère de moins de cinquante ans, la vision galvaudée d'un Hip hop sans violence, lisse et touchant. Quand beaucoup crient à la récupération politique par un gouvernement de droite à quelques mois d'une échéance électorale importante, moi je parle de proxénétisme. Les graffeurs sont des putes caricaturées.
Tous ces gens qui mettent leur crédibilité passée au-dessus de tout soupçon ont contribué et contribuent à faire de ce mouvement un faire-valoir des politiques sociales en direction des quartiers, un simple outil utilisé à très mauvais escient par des éducateurs incultes et des maires avides de réélection. Le Hip hop ne sera définitivement jamais considéré comme un mouvement culturel et artistique, je le crains. Pendant que le ministère s'acharne à promouvoir une expression artistique sans valeur, les campagnes de nettoyage de ce qu'on peut considérer comme notre patrimoine s'intensifient, des compagnies de danse crèvent de faim et autant de talents continuent à rapper dans leur chambre.
A-ton réellement besoin de reconnaissance ? Je ne pense pas et ce genre d'événements contribue à faire croire aux jeunes arrivant