Souffrance psychologique et besoin du moi
La souffrance désigne le résultat d'un non satisfaction durable et insupportable de "besoins du moi".
Par besoins du moi, Emmanuel RENAULT entends un ensemble de besoin fondamentaux liés aux parts corporelle, psychique et sociale de notre existence, qui définissent des tendances générales orientées vers une recherche de satisfactions - tendances relevant principalement des besoins organiques, du principe de conservation, des pulsions et demandes de reconnaissance - et des contraintes psychiques liées aux modalités selon lesquelles ces tendances doivent être unifiées et symbolisées pour ne pas mettre en péril l'unité du moi. (p308).
Un besoin ne fonde que des tendances pouvant être mises en forme de diverses manières.
En partant de la distinction des besoins liés au corps (moi corporel), au processus de structuration d'une psyché individuelle (moi psychique) et au processus d'individualisation par socialisation (moi social), nous proposons de distinguer "souffrance physique", "souffrance psychique" et "souffrance psychosociale". Les tendances fondées dans ces différents types de besoins sont imbriquées de sorte que les différents contenus de souffrance définis par ces différents besoins ne peuvent pas être conçu comme des espèces indépendantes, mais seulement comme des types distincts. (p310)
Au sein de la souffrance psychologique, deux types peuvent être distingués : la souffrance psychique et la souffrance psychosociale. La première renvoie au moi comme appareil psychique doté d'une histoire remontant à la petite enfance (cf Freud), la seconde au moi comme entité personnelle construite dans la socialisation (cf Mead).
Exemple : la honte.
Les deux souffrances se cumulent dans certains cas, ainsi que le démontre Vincent de Gaulejac lorsqu'il étudiera "Les sources de la honte". La honte, c'est l'émotion qui résulte de l'humiliation. Se sentir indigne n'est pas se sentir coupable. Le