II- la révélation Ce caractère fantastique et onirique de la scène introduit en réalité la révélation d’un amour entre les deux personnages.
A) Dans la contemplation d’une vision
Cette annonce se dévoile tout d’abord à travers la contemplation d’une vision, Mâtho reste ébahi à l’approche de Salammbô. En effet, lors de sa première apparition, la jeune fille « dormait la joue dans une main » et apparait comme un apaisement pour ce mercenaire violent et d’une force incroyable. La vulnérabilité de la princesse semble alors enchantée, comme dans une illusion. Elle véhicule ainsi une image de douceur et d’innocence (étant prêtresse de Tanit, elle n’a jamais été confrontée à des hommes et conserve donc son innocence d’enfant). Sa délicatesse détint sur Mâtho puisqu’il agit « tout doucement ». Cette admiration revête donc premièrement un sentiment de légèreté. De plus Salammbô est dévoilée « dans une atmosphère bleuâtre ».La couleur bleue étant la couleur traditionnellement rapportée à la vierge, symbole de pureté, la jeune fille revête par conséquent un caractère divin. On retrouve cet aspect dans « la contemplait, ébloui par les splendeurs de sa tête», l’allitération en « l » accentue ici l’abondance de la beauté de Salammbô et a pour effet de montrer l’allure céleste de la jeune fille puisque le mercenaire est aveuglé par son caractère irradiant. Enfin elle est allongée dans un lit «suspendu » qui «semblait la balancer ». Mâtho assiste donc à une apparition quasi-spirituelle, éthérée. L’être de Salammbô, « sa respiration » imprègne toute l’étendue de son lit, « les cordes », comme s’il était envouté par un caractère mystique furtif.
B) Un jeu de voile
Mais cette admiration se manifeste également par un jeu de voile sous-jacent.
En effet les verbes tactiles comme « effleurait », renvoient à une caresse délicate et quasiment imperceptible, comme un voile qui glisserait avec légèreté. Or dans l’expression «l’ombre telle un grand rideau», l’ombre évoquant la