Quand on s’inquiète des violences dans les banlieues, on convoque des experts, pour décider par exemple… de bâtir un nouveau terrain de basket. Quand des hooligans se livrent à des exactions sur un stade, on convoque des experts, pour décider d’installer de nouveaux grillages. Dans le même ordre d’idée, si une personne souffre d’un malaise constant, ou d’une anxiété maladive, on convoque un expert qui lui administre un produit, un anxiolytique. Ce type de pensée est omniprésent dans le système de la consommation : « vous avez un problème pour récurer vos casseroles… on a la solution, le produit A qui fait des miracles. Vous avez des problèmes avec l’image de votre corps ? On a la solution… » Le schéma est le même, il est caractéristique de notre civilisation occidentale : à tout problème, il doit y avoir une solution technique. La pensée technique consiste à décomposer un problème pour le traiter là où on peut lui donner une solution technique.
A y regarder de près, ce type d’approche qui précipite une solution technique, sans aller à la racine du problème, risque fort de ne traiter que des effets sans atteindre les causes réelles. C’est mettre une pommade sur la peau, sans traiter la maladie à son origine. C’est badigeonner les feuilles avec un onguent qui donne un bel effet, sans traiter la racine de la plante malade. On peut sérieusement se demander s’il ne faudrait pas changer notre manière de penser, notamment sur le plan psychologique, pour trouver une solution réelle et