Reflexion sur le dépistage de la trisomie 21
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Le rapport présenté au Commissaire de la Santé et du Bien Etre (Québec) sur le dépistage du syndrome de Down soulève plus questions éthiques qu’il ne paraît. Nous essayerons de comprendre pourquoi le gouvernement a privilégié le choix de la Trisomie 21 ( qui pourtant représente seulement 1,3 pour 1000 naissances) au détriment d’autres anomalies génétiques prénatales. L’un des aboutissements du dépistage étant l’avortement du fœtus susceptible d’être atteint par cette condition, une question éthique d’importance se pose donc à la société: qu’est ce qui doit motiver le consentement de la femme enceinte ou du couple, dans l’acceptation ou le refus du test? La mise à mort d’un être en devenir pour cause d’imperfection génétique, est la finalité du dépistage, alors quel est genre d’humain la société veut-elle promouvoir ? qu’est ce qu’on fait des cas de trisomiques existants ?
La naissance d’un enfant est un projet que tout couple aimerait voir se réaliser le plus parfaitement possible, singulariser le dépistage de la trisomie 21 et le généraliser à toutes les femmes enceintes ne pourrait que montrer le souci de l’autorité de la santé publique d’aider ces femmes dans la réalisation ce projet. Mais aussi, singulariser ce dépistage parmi la pléthore de maladies génétiques prénatales dépistables pose une autre question, celle de l’eugénisme étatique. Le rôle du ministère de la santé publique est de mettre en place une politique de santé qui améliore la qualité de vie des citoyens. Est ce qu’on peut dans ce rôle, suggérer ou même contraindre la société à définir un type d’humain que l’on croit meilleur ou supérieur ? En d’autres termes est ce que la santé publique doit définir par son rôle le genre d’homme que doit contenir la société? La question est d’autant plus importante que le dépistage en question n’entraîne ni de prévention, ni de traitement, on se retrouve face au choix de mettre fin à la grossesse ou de laisser le projet continuer. Le dépistage même n’est pas