Qui suis je
Qu'est -ce qui peut laisser supposer qu'une réponse exacte est facile à donner ? Ce que je suis est-il donné dans un constat sensible ? Ou bien la connaissance de mon essence requiert-elle des médiations plus complexes ? Et qu'est-ce qui peut rendre la réponse inexacte, aux différents sens que peut prendre l'adjectif "inexact" ? Cet adjectif peut signifier: 1) intégral, total, 2) précis, rigoureux, 3) achevé, définitif. La question "qui suis-je ?" interroge mon essence singulière, ce qui fait que je suis moi-même et pas un autre.
Un problème se pose alors : cette formulation rassurante, qui me dirait « qui » je suis est-elle possible ? Y a-t-il des moments qui marqueraient la fin de cette course à la connaissance de soi, ou, enfin, je pourrais atteindre à la représentation intime, convaincante, que «je suis cela » ? Au risque alors, peut-être, de me confondre avec une chose... Ou bien me faudra-t-il, au contraire, assumer le caractère in(dé)fini d'une telle quête, quitte à ne pouvoir jamais me reposer sur la certitude d'une identité posée une fois pour toute ?
• 1) La réponse à la question se situe au niveau intelligible. a) Reprenant à son compte le doute cartésien, mon "je" se découvre comme âme spirituelle, "substance dont toute l'essence n'est que de penser".
b) Le "je" que je suis véritablement, qui me donne unité, permanence, unicité (analyse kantienne).
c) L'unité synthétique qui me définit, je la construis par l'élan intentionnel de mon esprit (analyse du "pro-jet" chez Sartre). • 2) En second lieu, la réponse ne peut être ni précise ni définitive, ni complète. a) Le cogito répond à la question "que suis-je ?": l'essence universelle rate ma singularité.
b)