Querelle des anciens et des modernes
A. L’économiste et le F.M.I.
Joseph Stiglitz est l’ancien chef économiste du Fonds Monétaire International, un produit de la conférence de Bretton Woods tenu en 1944, qui fut créé à l'origine pour aider les pays à stabiliser leurs monnaies et à leur fournir des prêts à court terme. Depuis le début des années 1980, le FMI joue le rôle de gendarme monétaire mondiale, au sens strict du terme, en décidant des possibilités (ou non) d'emprunter d'un pays.
Stiglitz doit sa notoriété à la crise asiatique de 1997-1998, période durant laquelle il qualifie les employés du FMI d’ « économistes de troisième zone ». Il accuse aussi Stanley Fischer, ex-numéro 2 du Fonds, d'avoir «été richement récompensé par Wall Street», en accédant à un poste de responsabilité à Citigroup (une entreprise financière majeure basée à New-York).
Dans la comparaison du FMI et de la Banque Mondiale, Stiglitz mentionne que les plans du FMI sont en règle générale, dictés de Washington, et mis en forme au cours de brèves missions de hauts responsables : « dès leur descente d’avion, ils s’immergent dans les chiffres du ministère des finances et de la banque centrale et, pour le reste, résident confortablement dans les hôtels cinq étoiles de la capitale. »
De plus, en 2002, dans son livre La grande Désillusion, Stiglitz affirme que le FMI fait passer l’intérêt de son « principal actionnaire », les États-Unis, avant ceux des nations les moins favorisées qu’il a pourtant pour objectif de servir. D'autre part, en prenant comme exemple la crise asiatique et la transition russe, Stiglitz soutient que les politiques préconisées par le FMI ont souvent aggravé les problèmes dont il avait à s'occuper, entraînant des conséquences sociales dévastatrices et un accroissement de la pauvreté. Ce livre a cependant été critiqué par de nombreux économistes, comme contenant des contre-vérités.
Stiglitz cherche à nous montrer comment le FMI a précipité l’Asie de l’Est dans la