Le XVIIe siècle est considéré comme un grand siècle pour la tragédie. Jean Racine et Pierre Corneille sont les deux représentants de la tragédie française. Créée le 1er janvier 1677, Phèdre représente l'apogée de l'œuvre tragique de Racine. Il a trente-sept ans et, depuis son premier chef-d'œuvre, Andromaque, joué dix ans plus tôt, il a écrit à peu près une pièce par an. Protégé et admiré par le roi, élu à l'Académie française en 1672, il atteint le sommet de sa carrière. C'est en cette même année 1677 qu'il va se marier avec une riche bourgeoise parisienne et qu'il sera nommé « historiographe du roi ». Le personnage de Phèdre est l'un des plus remarquables des tragédies de Racine, elle est à la fois coupable du malheur des autres et victime de ses pulsions. Nous étudions un extrait de l'acte I, scène 3 pour tenter de répondre à cette problématique : Quelle image de l'Amour, Racine doit-il dans cette tirade de Phèdre ?Il s'agira donc dans un premier temps de décrire la scène de l'aveux amoureux de Phèdre puis dans un second temps d'étudier l'image de l'amour que donne Racine à travers la passion de Phèdre à l'égard d'Hippolyte.*
Oenone est un personnage secondaire qui joue un rôle fondamental dans la pièce. Elle apparaît comme la face d'ombre de Phèdre. Mais, en fait, elle ne se cantonne pas à ce rôle.
Les liens qui unissent Oenone et sa maîtresse sont très forts : nourrice aimée, Oenone est la confidente par excellence. Nous relevons une grande intimité entre les deux personnages , Phèdre et Oenone, notamment quand le domestique dit " Par vos faibles genoux que je tiens embrassés ". La scène est construite autour de l’aveu de Phèdre qui en est le paroxysme. Dans une première partie, Oenone exhorte Phèdre à avouer le secret qui la ronge , Phèdre se résout à faire cet aveu. La longue tirade de Phèdre : « Mon mal vient de plus loin… » constitue la troisième partie de la scène ; une fois l’aveu arraché, Phèdre explique à Oenone la nature de cet amour maudit