Omar khavyam
Sois heureux. Ne regrette rien. N'attends rien.
Ce qui doit t'arriver est écrit dans le Livre que feuillette,
Au hasard, le vent de l'Éternité.
Cette voûte céleste sous laquelle nous errons,
Je la compare à une lanterne magique
Dont le soleil est la lampe.
Et le monde est le rideau où passent nos images.
Si tu veux avoir la magnifique solitude des étoiles et des fleurs,
Romps avec tous les hommes, avec toutes les femmes.
Ne chemine près de personne.
Ne te penche sur aucune douleur. Ne participe à aucune fête.
Quand tu chancelles sous le poids de la douleur,
Quand tu n'as plus de larmes, pense à la verdure qui miroite après la pluie.
Quand la splendeur du jour t'exaspère,
Quand tu souhaites qu'une nuit définitive s'abatte sur le monde, pense au réveil d'un enfant.
En ce monde, contente-toi d'avoir peu d'amis.
Ne cherche pas à rendre durable la sympathie que tu peux éprouver pour quelqu'un.
Avant de prendre la main d'un homme,
Demande-toi si elle ne te frappera pas, un jour.
Puisque tu ignores ce que te réserve demain, efforce-toi d'être heureux aujourd'hui. Prends une urne de vin, va t'asseoir au clair de lune, et bois, en te disant que la lune te cherchera peut-être vainement, demain.
Ne cherche aucun ami dans cette foire que tu traverses. Ne cherche pas, non plus, un abri sûr. D'une âme ferme, accueille la douleur, et ne songe pas à te procurer un remède que tu ne trouveras pas. Dans l'infortune, souris. Ne demande à personne de te sourire. Tu perdrais ton temps.
Le bien et le mal se disputent l'avantage, ici-bas. Le Ciel n'est pas responsable du bonheur ou du malheur que le destin nous apporte. Ne remercie pas le Ciel ou ne l'accuse pas... Il est indifférent à tes joies comme à tes peines.
J'entends dire que les amants du vin seront damnés. Il n'y a pas de vérités, mais il y a des mensonges évidents. Si les amants du vin et de l'amour vont en Enfer, le Paradis doit