Necessité
L'usage courant rapproche la nécessité de l'idée de destin, c'est-à-dire de l'advenue d'un événement inévitable. Le mot nécessité vient du grec anankè qui évoque plus précisément, chez les poètes et les philosophes, une contrainte, une nécessité naturelle, logique ou divine... Dans la mythologie grecque, Ananké est la personnification de la destinée, de la nécessité inaltérable.
La nécessité est ce qui ne peut pas ne pas être ou ce qui ne peut pas être autrement qu'il n'est. Par exemple, il est nécessaire, selon les principes de l'arithmétique, que 2+2 = 4 ou qu'un triangle ait trois côtés. De même, si je lâche un stylo, alors il va nécessairement tomber.
Ainsi, dans une situation de nécessité, il est possible de prédire avec certitude ce qui va se passer. Cette idée selon laquelle tout serait déterminé à l’avance est ambiguë.
D’une part, il y a l’idée courante du destin ; tout serait déterminé à l’avance par une volonté divine, par les astres (etc). Il s’agit d’une croyance, fondée sur le désir de trouver un sens aux événements, c'est-à-dire une superstition qui ne relève pas de la raison.
Par ailleurs, le déterminisme est l’idée que tout ce qui arrive est déterminé à l’avance par les lois de la nature. Cette capacité de prédiction serait donc fondée sur l’existence de lois. Dans l’exemple du triangle, il s’agit, à travers une loi mathématique, de necessité logique, qui découle des seules règles du raisonnement valide. Dans l’exemple du stylo, il s’agit, à travers une loi physique (la gravité), de nécessité physique, qui découle d’une loi de la nature vérifiée expérimentalement. Lorsque nous affirmons que manger est une nécessité, il s’agit de l’expression d’un besoin et les besoins de notre organisme se fondent sur des lois physiologiques. (Attention le besoin n’est qu’un cas de nécessité parmi d’autres.)
Nous avons tendance à refuser cette idée que tout soit déterminé à l’avance. Nous voulons en fait défendre notre sentiment de