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Latifa El Bouhsini
Je rappelle que la société marocaine a connu deux générations de mouvements de défense des droits des femmes. Une première a vu le jour dans les années quarante et une seconde au début des années quatre vingt.
Il sera question, pour la présente communication, de s’arrêter sur l’expérience de la première génération et en particulier des deux composantes les plus importantes, à savoir : le secteur féminin du parti de l'indépendance et l’association Akhawat Assafa affiliée au Pari démocrate de l’Indépendance. (La traduction en français proposée par Zakya Daoud est « les sœurs de la transparence ou de la pureté »)
Cette expérience a vu le jour dans la zone qui était sous occupation française et elle couvre la période allant de la moitié des années quarante jusqu’au début des années soixante.
Le choix de remonter au tout début de cette expérience répond au besoin de questionner et d’examiner les points suivants qui restent encore d’actualité:
1. l’articulation entre le politique et le féminisme et les limites qui se posent aux structures féminines dans ce cadre.
2. le poids de la religion et l’importance cruciale qu’il revêt dans le débat public sur la question des droits des femmes pour tous les acteurs, toutes tendances confondues.
3. la tentative d’illustrer les moments où la supposée antinomie entre Islam et reconnaissance des droits des femmes, ou Islam et féminisme, s’avère loin d’être évidente.
Rappel du contexte :
Je rappelle que les premiers balbutiements du mouvement pour les droits des femmes ont vu le jour dans un contexte marqué par la lutte pour l’indépendance, portée par les composantes du mouvement nationaliste marocain. Et c’est précisément dans le cadre de la lutte pour les réformes que va commencer à s’exprimer l’intérêt pour la question féminine.
Les composantes du mouvement des droits des