Introduction : Auteur : Léo Strauss, philosophe politique français du XX° siècle ; Œuvre : étude des rapports entre raison et politique ; Ouvrage : Droit naturel et histoire, étude des rapports entre les différentes conceptions (celle des « Anciens » et celle des « Modernes ») du droit naturel ; Question du texte : étude de la nécessité de poser l’existence d’un droit naturel ; Thèse : le droit naturel correspond à un besoin des hommes ; il se situe au-dessus du droit positif et des idéaux culturels, qu’il permet d’évaluer à l’aide de la raison. Plan : l’homme a besoin du droit naturel  car il est possible et nécessaire d’évaluer la justice du droit positif cette évaluation peut certes se faire à l’aide d’un idéal de justice culturel  mais si l’idéal culturel est le critère ultime de la justice, alors il est impossible d’en faire la critique au nom d’un droit supérieur  or cette critique est possible, il existe donc un droit supérieur  ce droit ne peut être établi que par un faculté universelle, la raison  laquelle ne peut s’appuyer que sur les caractéristiques universelles de l’homme, sa nature  le critère de justice ultime peut donc être considéré comme un droit naturel.
1) Le droit naturel est un besoin, c'est-à-dire un désir naturel et nécessaire
Léo Strauss dit du droit naturel qu’il est un « besoin » ; or le besoin s’oppose aux autres types de désirs, dans la mesure où il correspond à un désir naturel et nécessaire (je peux faire taire une tendance momentanée, mais je ne peux pas passer outre mes besoins). Par conséquent, dire du droit naturel qu’il est un besoin, c’est dire qu’il se rattache à la nature même de l’homme, qu’il conditionne son maintien en tant qu’homme. Nous avons donc ici une première justification du caractère « naturel » du droit naturel : il ne s’agit pas d’une production culturelle, d’une création artificielle de l’esprit humain en réponse à une situation historique et géographique donnée, mais bien d’une nécessité inhérente à