Introduction
La lettre 141 est écrite par Mme de Merteuil et est incluse dans une lettre qu’elle adresse au Vicomte pour lui rappeler les principes qu’ils se doivent de respecter et l’anti-moral à laquelle ils se sont assujettis. Piqué dans son orgueil de libertin et pou sauver la face, Valmont enverra ensuite cette lettre recopiée à Mme de Tourvel, malgré la passion qu’il ressent pour elle. Il s’agit là d’un coup de poignard et son impact est terrible, alors qu’elle emprunte un ton apparemment léger et badin. C’est la fausse désinvolture de cette lettre que nous étudierons avant d’en mettre au jour la véritable cruauté et de montrer en quoi elle est représentative de l’esprit libertin.
Pb: En quoi cette lettre est double?

I. Une feinte désinvolture a) Un refrain de chanson
C’est surtout le refrain qui, en épiphore donne à cette lettre une apparence de gaieté, une feinte badinerie : « ce n’est pas ma faute » vient clore chaque court paragraphe composant la lettre. On relève aussi un côté lancinante, obsédant dans ce refrain. Ce refrain insiste sur l’irresponsabilité de l’épistolier, qui invoque dès la première ligne de cette lettre la « Loi de la nature». Le présent de vérité générale dès la première phrase donne un tour impersonnel à ce constat. Apparemment, rien de grave. b) Les procédés de dé-dramatisation
L’apostrophe affectueuse « mon Ange » avec le déterminant possessif, suffit à montrer qu’on est sur le ton de la légèreté qui confère à la lettre un fausse douceur, un ton enjoué et faussement tendre. Le mot « aventure » a pour finalité de ramener l’histoire entre Valmont et Mme de Tourvel à une histoire légère, sans lendemain. « mon Ange » revient plusieurs fois, il encadre la lettre avec un ton mielleuse, léger pour faire croire que c’est pas grave. c) L’amour en jeu
La fin de la lettre invite Mme de Tourvel à prendre un autre amant, transforme l’histoire amoureuse vécue en aventure purement galante, en aventure sexuelle, en