Les Fables sont caractérisées par une extrême mobilité du ton. Les passages du comique à l'émotion sont constants. Le burlesque se caractérise par des plaisanteries diverses. Il y en a beaucoup dans les Fables (expressions inattendues, réflexions insolites), plus particulièrement par le recours plaisant au registre héroï-comique dans des situations triviales. Il existe aussi le procédé burlesque inverse qui emploie un style "bas" pour des sujets nobles (ainsi pour les évocations de la guerre de Troie à propos de poulaillers dans Les deux Coqs et dans Le Fermier, le Chien et le Renard). Le registre didactique est présent aussi, bien sûr, notamment dans les discours et pour tout ce qui concerne l'expression de la morale. Aux formes sentencieuses de la leçon, brèves et injonctives, s'ajoutent de petits exposés de vulgarisation scientifique et philosophique, dans le goût de ce siècle féru de commentaires. Enfin, nous avons vu que le lyrisme n'est pas rare dans les Fables. Les développements lyriques étendus y sont sans doute peu nombreux. On n'en compte guère que quatre : Un animal dans la lune (à propos de la paix), Les deux Amis (sur l'amitié), Les deux Pigeons (sur l'amour), Le Songe d'un habitant du Mogol (sur la retraite spirituelle). En revanche, on note un très grand nombre de brèves échappées poétiques, reposant sur des procédés très simples (choix des mots, effets rythmiques, discrètes images). Le registre le plus fréquent du lyrisme dans les Fables est le registre élégiaque, qui trahit surtout chez La Fontaine un penchant récurrent vers la