Les Echos Dette SNCF
Comment la SNCF va limiter son endettement l Le groupe va mener deux opérations pour anticiper des rentrées financières. l Les 330 millions d’euros mobilisés devraient servir à maîtriser la dette.
FERROVIAIRE
Lionel Steinmann lsteinmann@lesechos.fr L’expertise de la SNCF ne se limite pas à la circulation des trains : le groupe a également un savoir-faire certain en ingénierie financière.
Selon nos informations, le conseil d’administration vient d’avaliser deux opérations qui devraient lui permettre, pour limiter son endettement, d’encaisser dans les semaines qui viennent 330 millions d’euros, alors que ces sommes auraientdûêtreperçuesdemanière étalée sur plusieurs années.
La première opération est une réédition – de moindre ampleur – de« Cézembre »,menéel’andernier
(« Les Echos » du 31 décembre
2012). Ce nom de code digne d’un roman d’espionnage désigne une opération de titrisation des subventions d’investissement pluriannuelles que la SNCF touche du Syndicat des transports d’Ile-de-France
(STIF) pour acheter de nouveaux trains. Concrètement, la SNCF a émis des titres sur les créances que le
STIF lui doit dans les années à venir, et les a placés sur les marchés financiers. Elle a perçu ainsi en une seule fois des revenus qui auraient dû être étalés sur les huit prochaines années. Cette première opération portait sur les trains livrés jusqu’à la fin 2011, ce qui représentait 1 milliard de créances titrisées. Cézembre 2 sera plus modeste, car portant uniquementsurlesrameslivréesen 2012. Le groupe devrait tout de même lever par ce biais 150 millions
d’euros. Les banques-conseils devraient, elles, récupérer 10 millions, selon le syndicat SUD-rail.
La seconde opération va amener le groupe public à faire appel de la même manière aux investisseurs, cette fois pour anticiper le bénéfice du crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), la mesure de baisse du coût du travail mise en place l’an dernier par le