Les bretons au brésil
Lors de l'arrivée de la flotte du Portugais Pedro Alvares Cabral sur les côtes du Brésil en 1500, des marins bretons et normands fréquentaient déjà la région et commerçaient avec les Indiens tupinabà et tupiniquim. Dans la lutte qui allait longtemps opposer les Français et les Portugais pour le commerce, mais aussi pour l'établissement de comptoirs assurant une présence durable, les navigateurs bretons jouèrent un rôle de premier plan, qu'il s'agisse du projet de fondation de la France antarctique en 1555 dans la baie de Guanabara (Rio de Janeiro) sous la direction de Nicolas Durand de Villegaignon, vice-amiral de Bretagne, ou plus encore du projet de la France équinoxiale en 1610, avec la fondation de São Luis, dans l'île côtière du Maragnon, dans le nord du Brésil, par le seigneur de La Ravardière, parti de Cancale. Ces deux projets furent ruinés par la contre-offensive portugaise, mais aussi par le manque de politique coloniale audacieuse de la France, affaiblie par les guerres de religion. La guerre de course prolongea le commerce illégal des Bretons jusqu'au XVIIIe siècle. L'un des épisodes les plus marquants fut la prise de Rio de Janeiro et sa mise à sac en 1711 par le corsaire Duguay-Trouin, honoré à Saint-Malo, mais détesté au Brésil. De nombreux autres navigateurs français, très souvent bretons, fréquentèrent aussi les côtes brésiliennes de manière plus pacifique. Cette riche histoire restait jusqu'ici mal connue. Dans ce livre original et bien documenté, quelques-uns des meilleurs spécialistes, du Brésil, du Portugal, de France, de Suisse et d'Allemagne, confrontent leurs points de vue et apportent un éclairage tout à fait passionnant sur la rivalité à laquelle se