Le vieillissement dans la société contemporaine
Le vieillissement
Le vieillissement selon moi se rapporte à la déclinaison de la vie, au moment où l’importance de la fin s’impose dans la façon de concevoir et de construire sa réalité. Il n’y a pas d’âge pour se sentir vieux, et ce sentiment provient de la perspective qu’un cheminement à été réalisé auparavant et que celui-ci touche inévitablement à son terme ou risque éventuellement d’être dépassé, de se voir relégué à une époque qui n’est plus perçue comme actuelle. Se sentir vieux est une impression que tous est à même de ressentir selon ce à quoi on se compare ou selon ce à quoi on bute. Vieillir, c’est porter un regard sur tout ce qui a déjà été vécu et reconnaître que toutes les possibilités d’existence sont maintenant émoussées, qu’il en reste moins à vivre que ce qu’il a été. Ce regard sur le passé laisse entrevoir le regrettable fait que son corps n’est plus ce qu’il a été, qu’il n’offre plus toutes les capacités qu’il a jadis été à même de réaliser, qu’il deviendra inévitablement périmé. À mon sens, le concept de vieillissement dans tout ce qu’il a de concret repose essentiellement dans cette perte de volupté du corps.
D’autre part, prendre de l’âge suppose l’accumulation d’un bagage d’expériences, et plus l’on devient vieux, plus ce bagage devient imposant. Vieillir est en fait devenir expert de sa vie, et avec l’accumulation des années se produit également l’accroissement de son savoir sur son environnement, sur sa réalité. Ainsi, devenir vieux suppose l’établissement d’un savoir qui évolue progressivement au fil des expériences et des acquis qui jonchent notre chemin. Je pourrais qualifier cet apprentissage organisé au fil des années de sagesse. Qui plus est, cette accumulation de sagesse ne serait en elle-même d’aucune utilité s’il n’était pas possible de la partager, d’en faire profiter ceux à qui elle puise servir. Accepter de vieillir, c’est trouver dans ce partage de son savoir un sens à l’achèvement de la vie,