Le désir philo
Nous éprouvons sans cesse des désirs : que le désir vise un objet déterminé ? une belle voiture ? ou un état diffus et général – le bonheur ?, désirer semble faire corps avec l’élan même de la vie qui sans cesse nous entraîne au-delà de nous-mêmes : vers les objets extérieurs pour nous les approprier, ou vers ce que nous voudrions être mais que nous ne sommes pas. Le désir est-il essentiel pour comprendre ce qu’est l’homme ? Si Spinoza a pu faire du désir l’essence même de l’homme, c’est que désirer n’est pas un phé- nomène accidentel mais bien le signe de notre condition humaine. C’est d’abord le signe d’un manque : on ne désire que ce que l’on n’a pas. Il y aurait au cœur de l’homme une absence de plénitude et un inachèvement qui aspireraient à se combler et qui seraient à l’origine de la dynamique même de l’existence. Le désir peut-il être pleinement satisfait ? Dans le désir, il n’est pas dit que j’aspire vraiment à une satisfaction qui fasse disparaître tout désir. Le désir est contradictoire car il veut et ne veut pas être satisfait : que serait, en effet, une vie sans désir, si ce n’est une vie morte ? Par ailleurs, le désir sent confusément qu’aucun objet n’est à même de le satisfaire pleinement. C’est pourquoi, à la différence du besoin, il est illimité, insatiable et sans cesse guetté par la démesure, comme le montre Platon dans le Gorgias quand il compare l’homme qui désire à un tonneu percé qui ne peut jamais être rempli. Epicure, Lettres à Ménécée La philosophie a pour finalité d’atteindre le bonheur c’est à dire la santé du corps ( aponie ) et la santé de l’âme ( ataraxie ). Pour Epicure, il existerait un état neutre sans plaisir ni souffrance qui serait la définition du bonheur. Le plaisir pourtant demeure dans le vrai bonheur. Tout plaisir en lui même est un bien, toute douleur en elle même est un mal mais le sage dans la vie doit savoir combiner les plaisirs et les peines: il faut parfois refuser un plaisir present s’il est source d’une