Laicité
Il est indispensable de commencer cette conférence en ayant tous la même définition de la laïcité et d’un Etat laïc, et la même conception de l’Islam.
L’Islam dont il sera question aujourd’hui sera traité dans sa conception minimale, qu’aucune personne se proclamant musulmane ne pourra contester, c’est à dire le coran, pas question de toutes les définitions étendues de l’Islam, qui vont jusqu'à la tradition prophétique. (Sunna et al ijtihad « savants » qui ont tenté de faire sortir la loi du coran.)
La laïcité est souvent mal comprise dans le monde arabe, elle est confondue avec l’athéisme. Or, pour que l’hiver ne succède pas au printemps arabe, il est nécessaire d’opérer une métamorphose des esprits et des institutions.
Il est impératif avant de commencer de dire ce qu’est la laïcité, cette dernière étant la liberté de conscience et d’égalité de tous les hommes, qu’ils soient croyants ou pas. En y voyant une sorte d’hostilité de principe à la religion, on commet un contresens important, car être laïc n’est pas être athée, être laïc, ce n’est pas rejeter la religion, mais c’est garantir l’exercice de toutes les religions dans le respect mutuel et surtout dans le respect de la vie civile et politique. Si le mot « laïc » signifie d’abord « ce qui est commun, ce qui est du peuple », avec le temps et les guerres, son sens a été plus affiné, plus précis. La difficulté à définir la laïcité est bien grande, et on le comprend lorsqu’on voit qu’il n’y a pas de réels équivalents dans les langues européennes, l’anglais notamment.
Le terme laïc est apparu très tardivement dans la langue arabe. On commence à parler de laïcité qu’à partir du XIXème siècle, et ce pendant la renaissance arabe, appelée la Nahda, qui est une sorte de révolution culturelle initiée par des penseurs Egyptiens au XIXème siècle, pour désigner la distinction entre les pouvoirs religieux et les pouvoirs civils. Ces penseurs entendaient séparer la religion comme croyance personnelle et